Origine et histoire du Château de Masclat
Le château de Masclat, situé dans la commune de Masclat (Lot), présente un plan en H, résultat de plusieurs adjonctions autour d'un noyau central constitué d'une tour carrée. Une seconde tour apparaît au nord et l'on observe encore des traces de percements médiévaux ; les caves semi‑enterrées conservent de nombreux vestiges de cette époque. À la fin du XVe ou au début du XVIe siècle a été ajoutée une tour d'escalier et, dans le même temps, les deux ailes du corps principal furent élevées et flanquées de deux tours rondes aux angles, travaux peut‑être réalisés par Jean de Vervaix. Les façades, les accès et les distributions intérieures ont été réorganisés aux XVIIIe et XIXe siècles ; les tours ont été tronquées à la hauteur des combles. Deux dépendances bordent la cour d'honneur : l'une date du XVIIe siècle, l'autre du XIXe siècle, cette dernière ayant été bâtie avec des pierres provenant de l'ancien prieuré de Camilnel.
La seigneurie de Masclat, intégrée à la vicomté de Carlux, apparaît dans des actes médiévaux et a été successivement détenue par les Cardaillac au XIIIe siècle, puis par les familles Thémines et Ithier (ou Ichier) de Concorès. Le château fut occupé par les Anglais entre 1355 et 1362. Au fil des siècles, la seigneurie a changé de mains par mariages et successions : Bertrande, fille d'Ithier de Concorès, transmit Masclat par alliances familiales ; ensuite la maison de Vervaix et celle d'Auriole figurent parmi les détenteurs, avec des partages et donations au XVe et au début du XVIe siècle. Jean d'Auriole devint évêque de Montauban, et Jean de Vervaix apparaît comme seigneur actif, engagé notamment dans la campagne de Naples en 1516–1517 avec ses frères.
Au XVIe siècle, François de Vervaix, devenu protestant, est mentionné comme acteur de troubles dans la région, tandis que d'autres lignées comme les Fontanges se succèdent comme coseigneurs et titulaires de droits sur Masclat. Au XVIIe siècle la seigneurie est partagée entre Antoine de Vervaix et Gabriel Aldon de Fontanges ; la famille de Vervaix demeure liée au château jusqu'au XVIIIe siècle, Laurent de Vervaix étant le dernier seigneur portant ce nom à Masclat. Les dénombrements indiquent une baisse de la population au XVIIIe siècle ; il est possible qu'une partie des habitants, de confession protestante, ait quitté la commune après la révocation de l'édit de Nantes en 1685.
Au XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, des saisies et ventes de biens affectent la vicomté de Carlux, entraînant des changements de suzeraineté et des refus d'hommage pour la seigneurie de Masclat. À la veille de la Révolution, Magdeleine Thérèse de Lantron de Saint‑Hubert est seigneuresse foncière de Masclat. Déclaré très délabré dès 1837, le château appartient dans la seconde moitié du XIXe siècle à Gabriel Casimir Jules de Nattes de Villecomtal, qui le vend aux enchères en 1859 ; il est alors acquis par François Planchou et, par la suite, passe à la famille Pebeyre alliée aux Planchou, puis fait l'objet de travaux de restauration après avoir été jugé inhabitable. L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques le 16 mai 2007.