Château de Massuguiès au Masnau-Massuguiès dans le Tarn

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château de Massuguiès

  • Massuguiès
  • 81530 Le Masnau-Massuguiès
Propriété privée

Période

2e moitié XIVe siècle, 1ère moitié XVIIe siècle

Patrimoine classé

Château (cad. BE 172) : classement par arrêté du 20 octobre 1995

Origine et histoire du Château de Massuguiès

Le château de Massuguiès, situé au Masnau‑Massuguiès (Tarn) dans la haute vallée du Dadou à environ 700 mètres d'altitude dans les monts de Lacaune, est classé monument historique depuis le 20 octobre 1995. La seigneurie est mentionnée dès 1166, et la fortification médiévale a subi pillages pendant la guerre de Cent Ans ainsi que violences lors des guerres de religion. Du château fort primitif, daté de la fin du XIVe ou du début du XVe siècle, ne subsistent que deux tours carrées. L'édifice actuel présente un plan quadrangulaire organisé autour d'une cour centrale, protégé aux angles par des tours de flanquement, dont deux tours rondes attribuées au XVIIe siècle. Trois corps de bâtiments se développent au nord, à l'est et au sud ; le quatrième côté de la cour est fermé par un mur. L'élévation nord, à vocation défensive, est percée d'un portail portant les traces d'un ancien pont‑levis, et certaines portes s'ouvrent en arc brisé chanfreiné. Des archères cruciformes subsistent dans les tours sud‑est et nord‑ouest et des meurtrières rappellent le rôle militaire de l'ensemble ; la tour nord, plus imposante, pourrait avoir fait office de donjon. L'élévation est comporte cinq croisées de pierre à l'étage surmontées de lucarnes, et la travée centrale de la façade sud abrite l'escalier dont les paliers sont éclairés par des baies jumelées. Les façades sont enduites d'un décor de faux bossage et les toitures sont en ardoise. À l'intérieur, les murs peints, des plafonds à solives et "à la française", un grand escalier en grès et des plafonds conservés témoignent des aménagements anciens. Une salle ornée de stucs rocaille a peut‑être servi de salon de musique, des instruments et des partitions y étant représentés, et une autre pièce présente des peintures murales réparties en huit panneaux verticaux délimités par des rinceaux. Ces panneaux illustrent, dans une nature allégorique, une scène de chasse, un cornemuseux dans la campagne, un navire dans un port fortifié, une vue des Tuileries, une fontaine, un banquet campagnard, la représentation du Masnau et une forteresse ; ce décor pourrait dater de 1653–1670. Les archives évoquent de nombreux transferts de la seigneurie : Guillaume de Rabastens et Pierre Aymeric sont cités à la fin du XIVe siècle, la famille d'Aymeric apparaît aux XVe et XVIe siècles, puis par mariage et ventes la seigneurie passe au XVIIe siècle à Jean de Lacger, qui acquiert la place en 1606. On attribue à Jean de Lacger la reconstruction de l'édifice, alors endommagé par les guerres de religion, hypothèse renforcée par la présence de ses armoiries sur le portail d'entrée, sur une porte de la cour et sur la cheminée de la cuisine. Un marché du 6 juillet 1620, conservé dans les archives, porte sur l'adduction d'eau « de la fontaine de Lartigue au coin du jardin du château », document qui atteste l'existence du jardin et permet de proposer que les remaniements principaux datent de 1606 à 1620. En 1667 la seigneurie revient à Isabeau, fille de Jean, qui la cède le 6 janvier à son gendre Pierre de Carlot ; les Carlot conservent la seigneurie jusqu'en 1850 et n'interviennent guère sur l'édifice, on ne leur attribue que les stucs rocaille et une cheminée de style Louis XVI au premier étage. Le château est ouvert à la visite entre le début juillet et le début août.

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