Origine et histoire du Château de Mauléon
Le vieux château de Mauléon, situé sur la commune de Mauléon-Licharre dans les Pyrénées-Atlantiques, est inscrit au titre des monuments historiques le 4 mai 1925 et l’ensemble du site est classé comme site archéologique. À l'origine, au XIe siècle, il s'agit d'une motte castrale qui sert de résidence aux vicomtes de Soule du XIe au XIVe siècle. Il passa ensuite sous domination anglaise pendant près de deux cents ans, jusqu'à sa reprise par Gaston IV de Foix en 1449 ; à la mort de ce dernier le château et la Soule furent définitivement rattachés à la France. Le site subit de nouveaux épisodes de violence au XVIe siècle, notamment lors des guerres de Religion où il fut incendié, et il fut démantelé en 1642 sur ordre de Louis XIII. Une reconstruction partielle eut lieu en 1648, puis le château fut progressivement abandonné ; il servit de prison pendant la Révolution et abrita une garnison jusqu'en 1870, date à laquelle la commune en devint propriétaire.
Édifié au sommet d'une colline dominant la ville et la colline du Matalon, il présente une enceinte pentagonale orientée nord-est / sud-ouest, dont le tracé actuel respecte celui du XVe siècle malgré la perte du donjon. Trois tours d'angle dominent l'ensemble ; les parties basses des tours et des courtines sont en pierre appareillée et ont été surélevées en moellon appareillé. Du côté de la montagne, un éperon saillant, dépourvu de tours, montre en sous-sol des aménagements qui paraissent former des casemates à étages, comme l'attestent des corbeaux sur les murs et des vestiges d'escaliers voûtés. Un remaniement a percé une porte pourvue d'un pont-levis et décorée d'un large écusson en épannelage, préparé pour recevoir les armes du roi de France (Louis XVIII ou Charles X). Un fossé ceinture le site et un pont à trois arches dessert l'entrée ; le pont-levis a été démonté et remplacé par des planches.
Le corps de logis principal s'établit derrière la porte et l'une des tours d'angle ; dans cette tour, un sous-sol voûté ouvre sur la cour par une maçonnerie résiduelle. Les murs, rehaussés par la construction sur la butte, ne sont pas crénelés mais sont percés de meurtrières adaptées à l'artillerie, surtout du côté de la ville. Dans la cour subsistent l'entrée très étroite des oubliettes au pied des bâtiments, un puits profond de 29 mètres qui atteint la nappe phréatique, et les ruines quasi arasées du donjon médiéval abattu au XVIIIe siècle. Enfin, le château, souvent décrit comme un bel exemple d'architecture militaire médiévale remaniée pour l'usage de pièces d'artillerie, a servi de décor au tournage du film Le Monde vivant d'Eugène Green.
