Période
XVe siècle, XVIe siècle, XVIIe siècle, XVIIIe siècle
Patrimoine classé
Façades et toitures des communs (cad. AB 11) : inscription par arrêté du 1er septembre 1981 ; Façades et toitures du château avec sa galerie à arcades, y compris les deux pavillons ; douves avec leurs ponts ; portail d'entrée avec sa grille ; chapelle avec ses peintures au rez-de-chaussée ; escaliers Est et Ouest ; galerie, chambre de l'archevêque et salon au premier étage avec leur décor de gypserie (cad. AB 11) : classement par arrêté du 21 septembre 1981 ; Château, sauf parties déjà classées, y compris le vivier et le nymphée dans le parc (cad. AB 11, 16) : classement par arrêté du 9 mai 1989
Origine et histoire du Château de Mazères
Le château de Mazères, situé à Barran dans le Gers, a longtemps servi de résidence d'été aux archevêques d'Auch. Selon la légende, il aurait d'abord été une forteresse élevée contre les Anglais. Dès le XIe siècle l'archevêché acquiert des parcelles autour de Barran, avec des vignes à Mazères mentionnées en 1080, puis la donation du domaine en 1090 par Pierre de Vic lorsqu'il devient chanoine à la cathédrale Sainte-Marie d'Auch. Appelé au XIIe siècle Villa de Maceria, le lieu apparaît alors comme un domaine agricole contribuant à la mense épiscopale, mais il conserve déjà des éléments de fortification dont subsistent des vestiges de tours du XIIe siècle. L'essentiel du château actuel est attribué à Amanieu II d'Armagnac, archevêque d'Auch de 1261 à 1318 ; l'édifice comprenait alors six espaces principaux : cellier et réserve, maison, chambre de l'archevêque, aula (ayant peut‑être abrité un scriptorium), chapelle et une église aujourd'hui disparue. L'hypothèse d'une construction à la fin du XIIIe siècle s'appuie sur l'inventaire de 1318, la similitude d'une rose de pierre avec un élément daté de 1291 au palais des Rois de Majorque et sur des carreaux de céramique dont la production est connue entre 1280 et 1350. Le château a ensuite connu d'importantes transformations aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles : Jean de la Trémoille a ouvert un nouveau portail au sud et aménagé les douves, Dominique de Vic a agrandi l'ensemble, créé des communs au sud et des pavillons à l'est tout en réaménageant l'intérieur, et Jean‑François de Montillet a réalisé d'importants travaux d'embellissement et d'ouverture des larges fenêtres. À la Révolution, le château est vendu comme bien national ; il appartient ensuite, au début du XIXe siècle, au baron Baour puis à la famille de Ferbeaux, qui l'aménage somptueusement. Une partie des bâtiments a servi d'hôpital sanitaire pendant la Première Guerre mondiale. Après une période d'abandon et de délabrement, le château a été racheté par des particuliers en 1981 et des travaux de restauration ont été entrepris. L'édifice, privé, s'organise en quadrilatère bâti sur un terre‑plein et entouré de fossés ; la moitié des bâtiments correspond au château proprement dit, les autres à des communs. Les constructions s'articulent autour d'une cour bordée de portiques à bossage ; au rez‑de‑chaussée deux côtés présentent des arcades, les étages sont percés de fenêtres rectangulaires, et un donjon domine l'angle sud‑ouest. À l'intérieur, le décor peint de la chapelle a été repris au XIXe siècle et l'on conserve les gypseries du salon et de la chambre de l'archevêque. Propriété privée, le château fait l'objet de protections au titre des monuments historiques : des inscriptions et classements ont été prononcés depuis le 21 septembre 1981, puis l'ensemble, avec le vivier et le nymphée du parc, a été classé à partir du 9 mai 1989.