Période
XVe siècle, XVIIe siècle, XVIIIe siècle
Patrimoine classé
En totalité, les parties bâties et non bâties du domaine du château de Meauce, telles que teintées en rouge (parties bâties) et en rose (parties non bâties) sur le plan annexé à l'arrêté (cad. A 387, 523, 547, 548, 549, 550, 788, 789, 790, 791) : classement par arrêté du 9 juin 2017. Inscrit le 10 octobre 2016.
Origine et histoire du Château de Meauce
Le château de Meauce, situé sur la rive droite de l’Allier à Saincaize-Meauce (Nièvre), est d’origine médiévale et s’organise autour d’une cour centrale selon un plan quasi circulaire. Édifié sur l’éperon rocheux dit de Rochefort, il a repris la structure d’une ancienne motte féodale dominant le lit du fleuve. Les bâtiments qui composent le logis datent du XIIIe au XVIIe siècle et sont adossés à une épaisse courtine circulaire implantée sur cet éperon. Partiellement détruit lors des premiers épisodes de la guerre de Cent Ans, le château fut reconstruit vers 1383 et devint un point stratégique disputé entre l’armée royale et les Anglo-Bourguignons. Il était entouré de fossés alimentés par l’Allier et par le ruisseau de Rochefort ; ces douves sont encore visibles pour une part aujourd’hui, même si les alluvions et la végétation ont atténué l’escarpement protecteur. Les bâtiments déployés autour du porche conservent l’empreinte défensive de la maison forte médiévale, tandis que la tour carrée à pans coupés, abritant un escalier en vis monumental, témoigne du raffinement urbain du gothique tardif à l’orée de la Renaissance. Un autre élément élégant de la cour est une tour hexagonale à pans portant en partie haute une chambre carrée aux angles en encorbellement, flanquée d’une tourelle en surplomb reposant sur un cul-de-lampe mouluré ; l’escalier de cette tourelle est classé monument historique. Les anciennes archères ont été transformées en fenêtres carrées, dont certaines sont moulurées et d’autres, à moulures piriformes, présentent des croisillons. La porte de la tour est surmontée d’un arc ogival orné d’un écusson et de lambrequins détériorés à la Révolution ; des traces d’un écusson subsistent au-dessus d’une fenêtre extérieure sud-est. Le château possédait une chapelle particulière au premier étage, identifiable par une fenêtre ogivale, et équipée d’un autel en bois. De la forteresse primitive subsistent surtout les murs épais de l’enceinte, parfois plus de trois mètres d’épaisseur, auxquels des bâtiments de différentes époques ont été appuyés. D’importants remaniements ont eu lieu au XVe siècle et la plupart des bâtiments de la cour intérieure datent du XVIIe siècle. Le colombier au nord et les communs des XVIIIe et XIXe siècles complètent l’ensemble cohérent aux strates historiques riches. Classé monument historique en 1923 puis étendu par arrêté en 1971, le château a fait l’objet d’inscriptions et d’un classement complémentaire en 2016-2017 portant sur l’ensemble du château, des douves, des écuries et granges, du clos médiéval, du pigeonnier ainsi que des allées d’entrée et de tilleuls. Le fief de Meauce, très ancien, a été inféodé au comté de Nevers et a connu une succession de seigneurs documentés du XIIIe au XVe siècle, puis plusieurs propriétaires modernes dont la famille Merigot, Benoît Moreau des Marais, la famille Tiersonnier et, au XXe siècle, Jean Devaivre. Des travaux publics entrepris dans les années 1970 pour la réfection de toitures n’ont pas été menés à terme et ont provoqué l’effondrement de plafonds et planchers de la tour. Après près d’un siècle d’abandon, les propriétaires Séverine et Cédric Mignon ont lancé en 2016 un important programme de restauration qui a valu au château en 2017 deux prix (Vieilles maisons françaises et Fondation pour les Monuments Historiques). Le site a bénéficié d’un fort suivi médiatique, d’un important accueil de visiteurs en 2017 et d’un soutien aux travaux dans le cadre du plan de relance 2020, visant notamment le pigeonnier, une grange et la restauration de frises et cheminées anciennes. Un rapport d’expertise de l’INRAP a été réalisé lors d’une demande de raccordement sanitaire et, en 2018, le château a été inscrit sur la première liste des monuments en péril de la Mission Bern.