Origine et histoire du Château de Médan
Le château Ronsard‑Maeterlinck, situé dans les Yvelines à 25 km de Paris, occupe une terrasse étroite dominant la Seine. Une structure d'origine remontant au IXe siècle a servi de base à un pavillon de chasse élevé à la fin du XVe siècle, puis converti au XVIe siècle en résidence pour la famille Perdriel. Le petit château présente en façade sur cour une tour d'escalier, est cantonné d'une tour et doté d'un châtelet d'entrée. Par le mariage de Pernette Perdriel avec Jean I Brinon, il passa dans la famille de Brinon et devint la demeure du mécène Jean II Brinon, fréquentée par les poètes de la Pléiade et associée à Pierre de Ronsard. Henri IV vint y chasser et y séjourner. Vers 1635, Jean Bourdin, chambellan d'Henri IV, ajouta une ferme dont l'entrée reprend la disposition du châtelet castral et aménagea une autre terrasse pour un jardin de l'autre côté de la route. Le château fut agrandi au XVIIIe siècle : entre 1750 et 1777, la famille Gilbert de Voisins fit construire une longue aile orientée vers la vallée. Cette aile fut reconstruite vers 1873 pour le baron de Dalmas, qui fit sculpter ses armoiries au‑dessus du portail ; elle a ensuite été ruinée et détruite. Le dernier seigneur connu fut guillotiné le 25 brumaire An II, et ses terres ainsi que le château furent vendus. Maurice Maeterlinck, prix Nobel de littérature, habita le château à partir de 1924 ; il y écrivit La Vie des Termites et L'Araignée de verre et y fit jouer L'Oiseau bleu. En 1949 son épouse abandonna le domaine ; un incendie l'endommagea en 1956, puis il fut laissé à l'abandon. De 1962 à 1974, le quotidien Combat s'y installa jusqu'à sa faillite. Vendu aux enchères en 1977 dans un état de délabrement, le château a été restauré par ses propriétaires actuels, qui y résident, et il est ouvert aux visites sur rendez‑vous. Paul Cézanne a peint trois tableaux du château et un quatrième de la campagne médanaise ; une de ces œuvres est conservée par la Collection Burrell de Glasgow. Le château est inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 1926. En 1965, il a servi de décor pour le feuilleton Belphégor ou le Fantôme du Louvre, où il figure comme le château de Boris Williams.