Château de Médavy dans l'Orne

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de style Classique

Château de Médavy

  • 3 Le Château 
  • 61570 Médavy
Château de Médavy
Château de Médavy
Château de Médavy
Château de Médavy
Château de Médavy
Château de Médavy
Château de Médavy
Château de Médavy
Château de Médavy
Château de Médavy
Château de Médavy
Crédit photo : Phillip Capper - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

Moyen Age, XVIe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Château, sauf parties classées : inscription par arrêté du 22 octobre 1926 ; Façades et toitures du château ; tour Saint-Pierre ; tour Saint-Jean-Baptiste abritant la chapelle, y compris les décors intérieurs ; allées de tilleuls subsistantes ; sol des jardins et allées susceptibles d'être reconstitués ; douves avec leurs trois ponts ; terrasses avec leurs balustrades ; grille d'entrée et sauts-de-loup attenants (cad. A 37 à 42, 50, 52, 54, 55, 84, 87 à 90) : classement par arrêté du 7 juillet 1989 ; Façades et toitures de l'ensemble des communs ; colombier (cad. A 49, 85, 86) : inscription par arrêté du 7 juillet 1989

Origine et histoire du Château de Médavy

Le château de Médavy, demeure du début du XVIIIe siècle d'architecture classique inspirée de Mansart, se dresse sur la commune de Médavy, dans le département de l'Orne en Normandie, et bénéficie d'une protection au titre des monuments historiques. Le site accueille dès le XIe siècle une maison forte qui devient, aux siècles suivants, une place forte du duché de Normandie et appartient au XIIIe siècle aux barons du Merle. La forteresse primitive, dont les renseignements sont rares, semble avoir été en partie détruite entre 1417 et 1449 pendant la guerre de Cent Ans. Après le conflit, le domaine entre dans la famille Rouxel, qui l'exploite pendant environ deux cents cinquante ans et le développe par acquisitions successives. Pierre Rouxel, rallié à Henri IV, reçoit la baronnie en 1596 et devient gouverneur d'Argentan ; sa fille Françoise apporte la seigneurie à la famille d'Osmond par son mariage en 1598. Le cours de l'Orne est détourné pour alimenter de larges douves et le sol du nouveau château est relevé d'environ 1,5 à 2 mètres ; quatre tours sont alors élevées aux angles du quadrilatère de douves, dont seules subsistent aujourd'hui les tours Saint-Jean et Saint-Pierre. Plusieurs membres de la famille Rouxel se distinguent dans les armes : Jacques Rouxel de Grancey est nommé maréchal de France en 1651 et son petit-fils Jacques Eléonor Rouxel de Grancey l'est en 1724 ; ce dernier fait construire l'essentiel du château actuel entre 1704 et 1725. Acquis en 1754 par Pierre Thiroux de Montregard, fermier général, le domaine est embelli jusqu'en 1789 avec notamment la création d'un grand escalier, des communs et un colombier ; la terre de Médavy est érigée en comté en 1769. La Révolution entraîne l'exil de la famille Thiroux de Montregard : Pierre Thiroux meurt à l'étranger en 1792, le mobilier est dispersé en 1794 et le château reste vide durant une décennie ; sous la contrainte, des démolitions sont opérées par Charles Thiroux pour reconstituer le domaine et le château est vendu en 1812. Madame de La Roque achète et restaure la propriété en 1820 et l'occupe jusqu'à sa mort en 1855 ; le château est de nouveau remis en état en 1867 par la comtesse de Maussion, et le domaine atteint 325 hectares en 1896. En 1919, le château est acquis par Henri de Peyerimhoff de Fontenelle, qui y réside périodiquement ; il est épargné lors des combats de 1944. Après le décès de Peyerimhoff en 1953, le domaine est dispersé et le château acheté par le général Jacques de Grancey, qui en fait une maison de famille et y rassemble documents et objets sur les Rouxel. À la mort du général en 1975, le domaine est vendu à Maurice Rey et à son épouse, déjà propriétaires des communs et de la ferme transformés en haras depuis 1968 ; le château est ouvert au public pour la première fois à l'été 1976. Des travaux révèlent des éléments anciens en pierre, puis la tempête de décembre 1999 endommage gravement les toitures ; après la mort de M. Rey en 2004, la propriété change de mains et, depuis 2005, les toitures et façades ont été entièrement refaites et les pièces de réception remeublées, la visite se terminant par une collection de cartes. Dans la nuit du 24 au 25 septembre 2025, le château est détruit aux deux tiers par un incendie. La construction actuelle s'appuie sur les fondations de la forteresse antérieure, comme l'attestent les larges douves et les deux tours rondes d'angle, Saint-Pierre et Saint-Jean-Baptiste, coiffées en coupole ; l'édifice principal a été élevé entre 1705 et 1724 par Jacques-Léonor Rouxel de Médavy et embelli entre 1754 et 1789 par Pierre Thiroux de Montregard. Au titre des monuments historiques, le château (à l'exception des parties classées) est inscrit par arrêté du 22 octobre 1926 ; les façades et toitures du château, la tour Saint-Pierre, la tour Saint-Jean-Baptiste abritant la chapelle avec ses décors intérieurs, l'allée de tilleuls subsistante, le sol des jardins et allées reconstituables, les douves avec leurs trois ponts, les terrasses et leur balustrade ainsi que la grille d'entrée et les sauts-de-loup attenants sont classés par arrêté du 7 juillet 1989, et les façades et toitures des communs ainsi que le colombier sont inscrits par le même arrêté. Le jardin, daté du XVIIIe siècle, figure au pré-inventaire des jardins remarquables. Le château ouvre ses portes tous les après-midis d'été ; le parcours intérieur permet de découvrir un élégant escalier, des salons meublés de mobilier français du XVIIIe siècle, des portraits dont celui de la comtesse Thiroux de Montregard par Louis-Michel van Loo, ainsi que deux salles des cartes contenant coffres espagnols, atlas et globes. À l'extérieur, deux allées de tilleuls bordent l'Orne pour une promenade agréable ; la tour Saint-Jean-Baptiste, transformée en chapelle, et le colombier, qui expose des œuvres d'art africain, sont accessibles en visite libre.

Liens externes