Château de Menars dans le Loir-et-Cher

Patrimoine classé Demeure seigneuriale Château de style Classique Château de la Loire

Château de Menars

  • 15 Le Château
  • 41500 Menars
Château de Menars
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Château de Menars
Crédit photo : Chatmouettes - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Période

XVIIe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures du château et de ses dépendances ; petit parc avec ses jardins, ses terrasses, ses rampes d'accès, la rotonde, le nymphée, le bassin, soit toute la partie du domaine comprise entre la R.N. 152 et la Loire suivant le tracé porté en rouge sur le plan annexé à l'arrêté : classement par arrêté du 15 février 1949 ; Dispositions et décors intérieurs du rez-de-chaussée et du premier étage du château ; dispositions et décors intérieurs du pavillon de l'Horloge (cad. 1971 ZC 165, 167) : classement par arrêté du 21 août 1986

Origine et histoire du Château de Menars

Le château de Menars est situé sur la commune de Menars, dans le Loir-et-Cher, en région Centre-Val de Loire, sur la rive droite de la Loire à 8 km au nord-est de Blois, et s'inscrit parmi les châteaux de la Loire. Construit aux XVIIe et XVIIIe siècles, il fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 15 février 1949. Propriété privée, il n'est ouvert au public que lors de rares occasions, notamment les Journées européennes du patrimoine.

La seigneurie de Menars passa successivement entre plusieurs familles, parmi lesquelles Jean de Taillereau (1506), Jean Duthier de Beauregard (1547), Simon Testu (1577) et les Charron, qui en firent leur fief principal au XVIIe siècle. Jacques Charron fit bâtir sur un site dominant la Loire un château composé d'un corps de logis et de deux pavillons symétriques, et son fils Jean-Jacques Charron y ajouta deux ailes inégales, élargissant considérablement le domaine. Louis XIV érigea la seigneurie en marquisat en 1676. Le roi Stanislas Leszczynski y séjourna durant son exil avant la vente qui porta finalement le domaine à la marquise de Pompadour en 1760.

Madame de Pompadour confia à Ange-Jacques Gabriel la construction de deux nouvelles ailes et de pavillons latéraux, ainsi que d'importants aménagements intérieurs. À sa mort, le domaine revint à son frère Abel-François Poisson de Vandières, marquis de Marigny, qui fit entreprendre par Jacques-Germain Soufflot des travaux paysagers comprenant une grande pièce d'eau, une grotte, une orangerie, une rotonde et de nombreuses statues dans le parc. Les transformations mêlèrent toitures « à l'italienne » et combles « à la française », et le domaine comprenait alors de vastes étendues forestières utilisées comme terrain de chasse.

Le château subit des dégradations et la dispersion du mobilier pendant la Révolution. Acquis ensuite par Claude-Victor Perrin, duc de Bellune, il redevint un lieu de réception, puis passa entre d'autres mains, dont Louis Marie Joseph de Brigode et sa femme Émilie Pellapra. Le prince Joseph de Riquet de Caraman-Chimay fit établir aux abords du château un « Prytanée », institution destinée à former de jeunes gens, qui fut plus tard remplacée par l'École professionnelle du Centre. Pendant la guerre franco-prussienne de 1870-1871, le château fut utilisé comme hôpital et les Prussiens atteignirent ses grilles. Après plusieurs ventes et dispersions d'objets, Félix Allard acheta le domaine en 1912 et engagea des travaux de restauration et de modernisation, créant notamment une grande galerie et améliorant le chauffage et l'éclairage.

À la mort de son épouse, leurs héritières vendirent en 1939 une partie du domaine à la Compagnie de Saint-Gobain, qui y installa son siège puis, après la Seconde Guerre mondiale, un centre de formation, adaptant des espaces du château pour accueillir du personnel. En 1983, le château et son parc furent acquis par Edmond Baysari, qui entreprit d'importantes restaurations et remeublements, tout en n'accordant que rarement l'accès au public. Après des annonces de mise en vente, le château de Menars a été cédé le 20 juin 2022 à une femme d'affaires d'origine taïwanaise.

Malgré les adjonctions successives, l'architecture conserve la simplicité et l'austérité de l'esprit du XVIIe siècle, lisible dans le corps central et ses pavillons, prolongés par les ailes de Gabriel et le corps ajouté par Marigny. Le corps central en rez-de-chaussée abrite une vaste galerie résultant de la réunion de trois pièces en 1912. Trois grandes pièces du corps de logis conservent des boiseries dessinées par Gabriel, des cheminées et des miroirs, tandis que l'escalier de pierre et les lambris d'acajou du premier étage remontent aux aménagements de Marigny.

Des factures de l'ébéniste Jean-François Oeben témoignent de la fourniture pour Menars de commodes en acajou « à la Grecque », et plusieurs œuvres liées au château, comme un portrait de la marquise par Jean-Marc Nattier et une pendule de Sèvres, figurent dans des catalogues et musées. Les jardins furent aménagés en partie « à la française » par Jean-Jacques Charron avec parterres, canal et longues avenues offrant la vue sur la Loire. Le marquis de Marigny transforma le parc en y présentant une partie de sa collection de sculptures, en créant une large terrasse et de nombreuses fabriques, et en plantant un jardin « à l'anglaise » dans le Bois-Bas.

Soufflot y réalisa une rotonde reliant le sous-sol du château à l'orangerie et creusa un nymphée italianisant, tandis que le bord de Loire fut orné d'un Désert et d'une grotte artificielle. Le petit parc, les terrasses, la rotonde, le nymphée et le bassin ont été classés au titre des monuments historiques le 21 août 1986. L'allée de tilleuls du domaine, longue de 4 kilomètres, est présentée comme la plus longue d'Europe. Le château de Menars a également inspiré l'artiste peintre Anne Français, qui y effectua plusieurs séjours.

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