Château de Menetou-Couture dans le Cher

Patrimoine classé Patrimoine défensif Donjons Château fort

Château de Menetou-Couture

  • Place du Donjon 
  • 18320 Menetou-Couture
Château de Menetou-Couture
Château de Menetou-Couture
Château de Menetou-Couture
Château de Menetou-Couture
Château de Menetou-Couture
Crédit photo : Manfred Heyde - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Frise chronologique

Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1500
1600
1700
1800
1900
2000
XVe siècle
Construction du donjon
XVIIe siècle
Modifications architecturales
XVIIIe siècle
Restauration et ajouts
XIXe siècle
Restauration majeure
1917
Classement historique
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Donjon : classement par décret du 30 octobre 1917 ; Façades et toitures des deux constructions couvertes d'un toit brisé adossées au donjon au milieu du XVIIIe siècle, de l'ancienne tour d'angle circulaire et du logis actuel, attenant à la tour d'angle, y compris la tour d'escalier (cad. C 435) : inscription par arrêté du 6 juillet 1992

Personnages clés

Louis XI Roi de France ayant séjourné au château en 1482.
Henri IV Roi de France ayant correspondu avec le chevalier Marcellin de Guillon.
Marie d'Estrappes Épouse d'Antoine de Guillon, famille propriétaire du château.
Jacques-Léonard de Guillon Seigneur de Menetou-Couture, enterré dans l'église locale en 1729.
Armand-Balthazar-Marcellin de Rolland Propriétaire ayant entrepris des travaux de restauration.
Paul de Rolland Fils d'Armand-Balthazar-Marcellin, ayant poursuivi les travaux de restauration.
Armand-Maurice de Rolland d’Arbourse Propriétaire ayant vendu le château en 1908.
Wolfgang von Zweibrücken Chef militaire ayant démantelé le château en 1569.

Origine et histoire du Château de Menetou-Couture

Le château de Menetou-Couture, situé sur la commune du même nom dans le Cher (Centre-Val de Loire), est un château à enceinte dont le donjon principal date du XVe siècle. L’ensemble se compose d’un donjon, de tours flanquantes, d’une entrée fortifiée et de quelques bâtiments à usage civil. Subsistent aujourd’hui le donjon, un bâtiment adossé au côté sud de celui-ci, et une ancienne tour d’angle circulaire reliée par une tour d’escalier carrée hors-œuvre à un corps de logis bâti à la fin du XVe siècle. Ce corps de logis, fortement restauré et surélevé au XIXe siècle, conserve une salle basse voûtée d’ogives appelée « chapelle ». Au milieu du XVIIIe siècle, deux constructions couvertes furent ajoutées au donjon ; le bâtiment sud fut restauré ainsi que l’écurie située autrefois dans la basse-cour. Le donjon culmine à 38 mètres et a gardé une charpente imposante dans un comble d’une hauteur de 17,50 mètres ; il est entouré d’un parc aux arbres centenaires. Classé au titre des monuments historiques par décret du 30 octobre 1917, le donjon témoigne de l’architecture militaire seigneuriale à la veille de la Renaissance. Avant l’édifice actuel, une construction fortifiée élevée en 1398 n’a laissé aucun vestige connu. Le château fut autrefois une place avancée de la Bourgogne dépendant des Nevers et de l’archevêché de Bourges. Le donjon, de plan barlong, affiche des murs d’une épaisseur d’un mètre cinquante et était entouré de douves aujourd’hui comblées. Il est flanqué de deux tourelles rectangulaires : l’une abrite les latrines, l’autre contient l’escalier à vis qui mène à la chambre de veille ouvrant au sud sur une grande fenêtre encadrée de pinacles en forme de « choux frisés ». La forme rectangulaire du donjon, malgré l’apparition de l’artillerie, illustre autant des contraintes techniques que la volonté des seigneurs d’affirmer leur puissance. Pendant les Guerres de religion, en 1569, Wolfgang von Zweibrücken et ses reîtres démantelèrent le château et l’église. Entre le XVIe et le XVIIIe siècle, l’aspect militaire fut atténué par l’adjonction de bâtiments de type Mansart et l’ouverture de fenêtres. Une procédure de protection fut engagée en 1913 et aboutit au classement de 1917 ; le château fut transformé en Kommandantur pendant la guerre de 1939‑1945. D’importants travaux, notamment sur les toitures du donjon et des autres bâtiments, ont été réalisés depuis 1992, et l’intérieur du donjon a fait l’objet d’une restauration progressive pour faciliter la visite et la mise en valeur ; il est ouvert au public depuis 1995. L’édifice fut construit essentiellement au milieu du XVe siècle par la famille de Villaines ; il passa ensuite, par alliances et successions, aux familles d’Anlezy, d’Estrappes, puis de Guillon, dont Marie d’Estrappes épousa Antoine de Guillon en 1645. La seigneurie resta dans la famille de Guillon jusqu’en 1742 ; Jacques‑Léonard de Guillon, qui obtint en 1690 des lettres de provision d’office de maître particulier des eaux et forêts, mourut en 1729 et fut enterré dans l’église de Menetou-Couture. Par héritage, la terre revint ensuite à la famille Rolland d’Arbourse ; Armand‑Balthazar‑Marcellin de Rolland, puis son fils Paul, entreprirent des travaux de restauration. Armand‑Maurice de Rolland d’Arbourse se marie en 1901 et vend la terre en 1908 à sa sœur Pauline‑Henriette, épouse de Justin‑Eugène Delafosse ; les époux Delafosse cédèrent le château en 1913. Parmi les personnages ayant séjourné au château, Louis XI y séjourna en mars 1482, comme l’atteste une lettre conservée aux Archives nationales, et une lettre d’Henri IV datée du 25 juillet 1597 fait état de subsides et d’un envoi d’artillerie par le chevalier Marcellin de Guillon, le roi remerciant et demandant l’accompagnement des pièces promises, le souverain ayant selon les sources séjourné quelques jours à Menetou‑Couture.

Liens externes