Origine et histoire
Le château de Mercy, situé à Ars-Laquenexy près du quartier de La Grange-aux-Bois, occupe un site habité depuis au moins le Xe siècle. L’édifice actuel a été construit entre 1905 et 1908 à l’initiative de la veuve de Maurice du Coëtlosquet, l’architecte Henri Klein dirigeant les travaux. Seule trace des occupations antérieures, la chapelle date de 1626 et a été rénovée par M. du Coëtlosquet dans les années 1890. Durant la période du rattachement de l’Alsace-Moselle à l’Empire allemand, Metz a été transformée par les autorités impériales, qui ont fait de son urbanisme une vitrine de l’architecture wilhelmienne. L’éclectisme de cette époque s’est traduit par l’apparition d’édifices néoromans, néogothiques et néo-Renaissance, tandis que certains propriétaires francophiles ont choisi de bâtir des constructions d’inspiration française ; contemporain du palais du Gouverneur, le château de Mercy illustre ce mouvement. Construit en pierre de Savonnières importée du Barrois, l’édifice adopte un style revendiquant les sentiments francophiles de son commanditaire. Un jardin à la française, dessiné par le paysagiste Jean-Joseph Picoré, complétait alors son parc. Résidence de la famille du Coëtlosquet, le château redevient français en 1919. Lors de la nouvelle annexion par l’Allemagne en 1940, il est utilisé comme « Lazarett », hôpital militaire pour l’armée allemande. Le Reserv-Lazarett Metz II redevient français en novembre 1944 ; après avoir nécessité une rénovation importante, il sert du 10 avril 1953 au mois de mars 1966 de poste de commandement à la 1re division aérienne de l’Aviation royale canadienne, les derniers militaires canadiens quittant le site le 31 mars 1967. Le château devient propriété de l’armée française en 1968 et accueille successivement le quartier général de la 16e brigade mécanisée, puis le commandement de l’artillerie du 1er corps d’armée, la 1re armée jusqu’à sa dissolution en 1993, puis enfin la brigade de renseignement et de guerre électronique. Le château et sa chapelle, situés au lieu-dit le Clos Nord, ont été inscrits dans leur totalité au titre des monuments historiques par arrêté du 5 juin 2019. Vendu en 2000 à la communauté d’agglomération de Metz-Métropole, il a pesé pendant plus de vingt ans sur les comptes de la collectivité. En 2021, la société Wynn Patrimoine, basée à Nancy, s’est portée acquéreur du château en vue de le rénover pour accueillir des logements et des locaux commerciaux. Des photographies présentent des vues générales, le détail de la façade et la chapelle du château.