Château de Méréglise dans l'Eure-et-Loir

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château de Méréglise

  • 2 Rue de la Pierre-Levée
  • 28120 Méréglise
Château de Méréglise
Château de Méréglise
Crédit photo : Grefeuille - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVIIIe siècle, XIXe siècle

Patrimoine classé

Les façades et toitures des deux châtelets ; les façades et toitures du corps de logis, à l'exception des deux adjonctions latérales de la cuisine et de la chaufferie (cad. B 56) : inscription par arrêté du 31 décembre 2001

Origine et histoire du Château de Méréglise

Le château de Méréglise se situe sur la commune de Méréglise, en Eure-et-Loir, à 29 kilomètres au sud-ouest de Chartres, près d'Illiers‑Combray, et le bourg apparaît sous le nom atténué de Méséglise dans l'œuvre de Marcel Proust, qui toutefois n'a jamais décrit le château. L'édifice actuel a été construit aux alentours de 1730 pour la famille de Ligneris ; une brique de parement gravée « 1730 » le confirme à l'angle d'une baie du rez-de-chaussée. La propriété a été vendue par les descendants de cette famille vers 1907, après plusieurs cessions et rachats dans le dernier quart du XIXe siècle. Il aurait été élevé à l'emplacement d'un château antérieur détruit par le feu dont il ne reste plus de traces. L'archaïsme des châtelets qui accompagnent la construction a fait penser qu'ils pouvaient être contemporains du château antérieur, mais ils n'apparaissent pas sur le premier plan napoléonien de 1804 conservé en mairie et figurent sur le cadastre de 1822 ; il est donc possible qu'ils aient été édifiés entre 1804 et 1822, l'un d'eux étant peut‑être calqué sur un châtelet ouest préexistant. Le cadastre napoléonien de 1822 décrit un ensemble organisé selon un axe est‑ouest : un chemin traverse la perspective jusqu'à un portail en briques muni d'une porte charretière et d'une porte piétonne, la basse‑cour conduit à une plate‑forme maçonnée entourée de douves, accessible par un châtelet défendu par un pont‑levis à fléaux, et un second châtelet se trouve symétriquement à l'autre extrémité de la plate‑forme. Le château s'implante sur le long côté nord de cette plate‑forme ; dans le même alignement, mais séparés, s'allongeait vers l'ouest un bâtiment d'écurie, et un petit bâtiment aujourd'hui disparu occupait l'angle nord‑est. Un réseau hydraulique, alimenté par les eaux de la Thironne, isolait en amont trois terrasses rectangulaires contiguës : les deux terrasses les plus larges, au nord et au sud, servaient de jardins d'agrément et encadraient la plate‑forme du château. Les eaux des douves passaient ensuite par un vannage vers un étang qui entraînait la roue d'un moulin en contrebas ; les vestiges de ce moulin, désaffecté vers 1850 puis transformé en fabrique ornementale, ont disparu au début du XXe siècle et le bief rejoignait ensuite la Thironne en aval. Quelques cartes postales anciennes montrent la façade sud et attestent l'existence d'une grille fermant la passerelle menant au jardin de la plate‑forme sud, la terrasse étant alors entièrement close par un grillage fixé sur des potelets métalliques au‑dessus du mur‑bahut. Le cadastre actuel présente peu de changements : l'organisation demeure réglée par la présence des douves, et les parties maçonnées ont mieux résisté que les terrassements ; la terrasse nord, devenue parc boisé, n'est plus bordée que de fossés souvent à sec. La propriété a été lotie et vendue à deux propriétaires pour l'ensemble bâti : la basse‑cour et le château sont aujourd'hui séparés par une haute clôture boisée et l'accès au château a été modifié par l'aménagement, avant 1932, d'un passage perpendiculaire à la route devenue rue de la Pierre‑Levée n°2, le long de l'ancienne terrasse nord. Ce décalage a transformé la perspective en un axe nord‑sud que le propriétaire a mis en valeur par une allée centrale franchissant la plate‑forme sud et conduisant visuellement à la travée centrale du château, encadrée par les deux châtelets symétriques. Les bâtiments principaux sont encore en place, à l'exception du petit édicule de l'angle nord‑est ; en revanche, les constructions de la basse‑cour ont été profondément modifiées par leur transformation en habitations — la maison y a été reconstruite en 1883 — et par la disparition de certains éléments, dont le pigeonnier. Les châtelets sont des corps de bâtiment rectangulaires, simples en profondeur, aux façades entièrement parementées de briques sous toiture d'ardoise ; leur plan comprend deux niveaux surmontés de combles et trois travées définies par les murs de refend autour d'un porche central ouvert en arc segmentaire. Les façades extérieures portent des rainurages destinés à l'encastrement des flèches d'un pont‑levis, mais le tablier actuel est fixe ; des baies étroites éclairent chaque travée, sauf sur les façades nord qui sont aveugles, et certaines ouvertures ont été agrandies, notamment la travée centrale surmontée d'une lucarne percée d'un oculus. Bien qu'ils aient peut‑être été construits à des époques différentes, ces châtelets présentent une grande similitude visuelle ; la restauration projetée devrait permettre de mieux connaître leurs particularités, car leurs niveaux intérieurs ont beaucoup été remaniés. Le monument fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 31 décembre 2001.

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