Château de Merville en Haute-Garonne

Patrimoine classé Label Jardin remarquable Demeure seigneuriale Château de style Classique

Château de Merville

  • 2 Place du Château 
  • 31330 Merville
Château de Merville
Château de Merville
Château de Merville
Château de Merville
Château de Merville
Crédit photo : Didier Descouens - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Période

XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Château avec sa terrasse et son parc ainsi que la glacière du 18s (cad. E 75 à 78, 84, 1121, 1124, 1126, 1127) : classement par arrêté du 11 décembre 1987

Origine et histoire du Château de Merville

Le château de Merville, situé sur la commune de Merville (Haute‑Garonne, Occitanie) à 20 km de Toulouse, et son parc constituent un témoignage de l'architecture et de l'art des jardins du XVIIIe siècle en Midi‑Pyrénées. L'édifice en briques, construit de 1743 à 1759 d'après les plans dictés par Henri‑Auguste, marquis de Chalvet‑Rochemonteix, a été réalisé sous la direction de l'architecte toulousain Maduron. Il est bâti selon un plan en U, composé de trois corps de logis ; le corps central, long de 50 mètres, est encadré par deux ailes de 18 mètres. L'aile d'apparat ouvre sur une vaste terrasse qui domine le parc conçu d'après des dessins de Le Nôtre. Le corps central présente en son avant une saillie hémicylindrique surmontée d'un fronton triangulaire, tandis que l'aile sud porte un avant‑corps central coiffé d'un fronton curviligne. Trois cent mille briques ont été nécessaires à la construction et une terrasse de 92 mètres sur 28 entoure l'édifice. À l'intérieur, l'aile Est offre une enfilade de pièces d'apparat centrée sur un grand salon octogonal, carrelé, doté d'un plafond à la française et de trois portes‑fenêtres donnant sur le jardin. Parmi ces pièces, le Salon chinois doit son nom aux dix‑huit grands panneaux de bois peints à l'huile en 1754 par le peintre et architecte toulousain Gilles Pin, décors inspirés des chinoiseries de Pillement et de gravures parisiennes d'après François Boucher. La bibliothèque occupe le premier étage, où se trouve également une galerie de portraits rassemblant les seigneurs et les membres de la famille. Les murs des vastes salles du rez‑de‑chaussée sont couverts de tapisseries de Flandres attribuées à l'époque du règne de François Ier. Le château et son parc sont classés au titre des Monuments historiques et le labyrinthe a reçu le label Jardin remarquable du ministère de la Culture. Le grand parc s'étend autour du château sur 40 hectares et a été aménagé selon un plan inspiré de Le Nôtre, avec une perspective centrale prolongée par une allée bordée de pins parasols qui débouche sur une niche de verdure. Au sein de cet ensemble, des allées rectilignes et des ronds‑points en étoile organisent la composition paysagère et conduisent parfois à une salle de bal. Le labyrinthe de buis, le plus grand d'Europe, déploie six kilomètres d'allées et s'étend sur quatre hectares ; ses murs élevés enferment des massifs plantés de taillis de chênes et offrent au visiteur un parcours de découverte. Conçu pour la promenade plutôt que pour la seule perspective, il est ouvert au public depuis 2005 sous la forme d'un parcours d'exploration et accueille près de 45 000 visiteurs par an. L'ensemble conserve en grande partie son mobilier et ses décors d'origine, transmis au fil des héritages familiaux depuis Mathieu de Chalvet, qui avait acquis les terres en 1575. La propriété passa par la branche des Chalvet, à Henri‑Auguste qui fit édifier le château, puis à son fils André‑Antoine, enfin par alliance dans les familles de Villèle et de Beaumont du Repaire, dont descendent les propriétaires actuels ; une branche cadette de la famille de Beaumont demeure néanmoins dans la commune mais n'habite plus l'édifice. Le château de Merville illustre l'art de la brique dans le Midi toulousain et conserve une unité architecturale et décorative propre au XVIIIe siècle.

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