Origine et histoire du Château de Mesmont
Le château de Mesmont, aussi appelé château de Romance ou château de Mesmont-Romance, se situe à Mesmont dans les Ardennes, un peu à l'écart du village, au sud, près de la D35 en direction de Sery. L'accès s'effectue par un pavillon d'entrée qui ouvre sur un terre-plein rectangulaire partiellement entouré de douves ; au nord et à l'est, des bâtiments s'y ordonnent sans en fermer entièrement l'espace. Le pavillon présente une façade en briques encadrée de pierres autour des ouvertures, des chaînes harpées aux angles et un comble à forte pente ; on y accède par un pont dormant suivi d'un pont-levis dont le tablier porte une feuillure accueillant l'arcade surbaissée du passage charretier. Face à ce pavillon se trouve un corps de dépendances percé de lucarnes surmontées de frontons triangulaires, ainsi qu'un pavillon légèrement détaché, coiffé d'une corniche à modillons. Au nord du terre-plein, le corps de logis est relié à une grosse tour ronde dont le parement est en pierre à la base et au rez-de-chaussée, et en brique à l'étage.
Une construction antérieure est figurée sur une gouache de Charles III de Croÿ datée de 1607, mais on ignore la date exacte de sa destruction et de l'édification du château actuel, que le style invite à situer au XVIIe siècle. Il a été avancé que l'édifice précédent aurait pu être détruit en 1617, comme le château de Wasigny, par des troupes royales commandées par le duc de Guise et le marquis de Thémines lors des événements entourant la fin de la régence de la reine-mère. Au début du XVIIe siècle, les terres de Wasigny et de Mesmont appartenaient à la famille Villelongue, qui vendit Mesmont en 1639 à la famille de Romance, liée à elle par des alliances. Plus tard, Germain-Hyacinthe de Romance, marquis de Mesmont et fils du marquis d'Acy-Romance Hugues-Étienne de Romance, hérite de la propriété mais émigre pendant la Révolution française, entraînant la confiscation de ses biens. Le château devient ensuite propriété des Ternaux-Compans, notamment du diplomate Maurice Ternaux-Compans.
Pendant la Première Guerre mondiale, un incendie le détruit en grande partie le 26 février 1916 ; subsistent le pont dormant, la base du pavillon d'entrée, les maçonneries en pierre de la tour ronde et du corps de logis, ainsi que des dépendances. Maurice Ternaux-Compans entreprend la reconstruction et la restauration du domaine dans l'entre-deux-guerres. L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques en 1994.