Origine et histoire du Château de Meyrargues
Le château de Meyrargues, situé dans les Bouches‑du‑Rhône, se trouve à 15 km au nord d'Aix‑en‑Provence. Une première construction défensive y aurait été édifiée au Xe siècle, entre le vallon des Arcs et le village actuel. La forteresse a été remaniée à plusieurs reprises aux XVe et XVIIe siècles. Aliénor de Comminges (1329‑1402), vicomtesse de Turenne et dame de Meyrargues, est l'une des propriétaires les plus célèbres du lieu. Le château a également appartenu au maréchal Jean II Le Meingre dit Boucicaut, qui y fit exécuter des travaux entre 1406 et 1408. Le fief a successivement appartenu aux familles des Baux, d'Allagonia ou d'Alagonia, de Valbelle et d'Albertas. Le 19 décembre 1605, Louis d'Alagonia, seigneur de Mayrargues, fut condamné et décapité à la suite d'un complot contre Henri IV ; il ne laissa pas d'enfants. Ses biens, d'abord confisqués, furent restitués par lettres patentes d'Henri IV le 31 janvier 1606 à son frère Honoré d'Alagonia, chevalier de Malte. Avec Honoré s'éteignit la lignée masculine de la famille. Le 20 octobre 1637, Honoré d'Alagonia fit donation du fief de Meyrargues à son parent Léon de Valbelle, seigneur de Cadarache. Au Moyen Âge, la famille d'Allagonia ajouta quatre tours défensives au château. L'enceinte dite "de la Garenne" fut construite en 1764. L'extérieur garde une rudesse et une sobriété propres à l'architecture provençale, tandis que l'intérieur a été transformé en hôtel de luxe. Le château n'était pas ouvert au public. Les éléments principaux — façades et toitures, terrasse, une salle du rez‑de‑chaussée avec une cheminée monumentale du XVIe siècle et des décors intérieurs — sont inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques. Après avoir été pendant des décennies un hôtel‑restaurant quatre étoiles, le château a été cédé en 2015 à une société immobilière spécialisée dans la réhabilitation des monuments historiques. Depuis 2016, il est divisé en 26 appartements, dont cinq sont classés logements sociaux. Le parc, inscrit à l'inventaire des sites depuis le 10 avril 1952, est revenu à la commune.