Origine et histoire
Le château de Mirabat, aujourd'hui en ruines, se dresse au sommet d'un piton rocheux à 1 242 m, près du tripoint des communes d'Oust, Seix et Ustou, dans le Haut-Salat (Ariège). Son nom, interprété comme « mire en bas », renvoie à sa position en nid d'aigle propice à l'observation. Il ne subsiste que des vestiges de l'enceinte, dépourvus de tourelles d'angle ; des carrières ouvertes sur place ont fourni la pierre. Construit au XIIe siècle, cet ouvrage servait à surveiller les invasions venues par les crêtes pyrénéennes, en coordination avec le château de la Garde et comme avant-poste. Aux XIIe et XIIIe siècles, l'enceinte abritait une petite garnison et le donjon dominait tout le Haut-Salat, seigneurie des Roger de Comminges. Limitrophe de trois communes, le site est surtout accessible depuis Seix et paraît rattaché à la Taule, rive droite de la seigneurie. Le hameau de la Taula doit probablement son nom à un ancien péage établi à la rencontre des chemins transfrontaliers. Au XIIIe siècle, Roger de Balaguer et Odon de Taurignan sont seigneurs de la Taule et de Seix ; ils ne dépendent pas du vicomte de Couserans mais sont affiliés aux barons d'Aspet et aux seigneurs de Montégut, soutiens du comte de Comminges. Le rattachement direct de Seix et de la Taule au Comminges s'explique sans doute par l'intérêt stratégique des cols transfrontaliers de Salau, Aula et Marterat, que Mirabat surveillait. En 1667, Louis de Froidour, grand maître des eaux et forêts en mission dans les Pyrénées, rapporte que Mirabat servait à allumer des feux la nuit ou à faire de la fumée le jour « ce qui était le signal afin que chacun eût à se tenir sur ses gardes ». Le château a été abandonné dès le XIVe siècle, vraisemblablement en raison de l'accès difficile. Les ruines sont inscrites au titre des monuments historiques par arrêté du 11 décembre 1995. On n'y accède qu'à pied, par une longue randonnée offrant des panoramas remarquables.