Origine et histoire du Château de Mirebel
Le château de Mirebel, dont subsistent des ruines, est un ancien château fort situé sur la commune de Mirebel dans le département du Jura. Le site, attesté depuis le XIIe siècle, est mentionné en 1153 et en 1172. Jusqu'au XVe siècle, le château, ses terres et ses droits appartiennent à la maison de Vienne ; Jean Ier, fils d'Hugues de Vienne, en fait son lieu de séjour en 1280, et son petit‑fils Henri de Vienne y réside de 1364 jusqu'à sa mort. En 1422, le fief passe à la famille de Chalon‑Arlay. Les troupes de Louis XI endommagent partiellement l'édifice en 1479 ; il sert ensuite de tour de guet jusqu'à sa destruction définitive par les troupes d'Henri IV en 1595, qui abattent la tour encore debout. La commune de Mirebel acquiert le site en 2002 ; l'association "Patrimoine Historique de Mirebel" entreprend sa consolidation et sa promotion, et le monument est inscrit au titre des Monuments historiques en 2007.
Le château occupe un éperon long de 400 m et large de 20 m, orienté nord‑sud, à 590 m d'altitude. L'éperon est divisé en trois zones séparées par des fossés : la zone du château proprement dite, une zone centrale dépourvue de vestiges et non fouillée, et une zone nord comprenant des vestiges qui pourraient correspondre à une redoute avec tour. La zone principale est ceinte d'une enceinte d'environ 1,20 m d'épaisseur qui suit le contour du premier plateau et renferme un ensemble de vestiges. L'accès se faisait au nord, là où le fossé est le plus profond, par une porterie desservie par un donjon carré de 10 m de côté, probablement élevé sur trois niveaux. Une fenêtre éclaire le second niveau ; à ce même étage subsistent des latrines en encorbellement et une archère ; cet appareil pourrait remonter au XIIIe siècle. À une période plus tardive, au XVe siècle, un logis aux larges ouvertures a été accolée au donjon, et un mur de retour plus épais ferme le promontoire sur toute sa largeur. Au sud, des creux et des bosses trahissent l'emplacement d'anciens bâtiments aujourd'hui disparus.
Au nord, au‑delà d'un fossé, se remarque un ouvrage avancé comprenant les restes d'une citerne dont l'enduit d'étanchéité est de couleur rose, et un bâtiment quadrangulaire de 7 m sur 11 m aux murs épais de 2,10 m et d'un étage sur plancher. Ce dispositif, associé à la redoute, constitue un exemple rare dans la typologie des châteaux du Jura. Les ruines visibles aujourd'hui comprennent notamment l'ouvrage nord et le logis accolé au donjon.