Château de Miremont à Chalvignac dans le Cantal

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château fort

Château de Miremont à Chalvignac

  • Bellauride
  • 15200 Chalvignac
Crédit photo : Heurtelions - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIVe siècle

Patrimoine classé

Château de Miremont (ruines) (cad. A 468) : inscription par arrêté du 26 mars 1973

Origine et histoire du Château de Miremont

Les ruines du château de Miremont témoignent de l'histoire tourmentée du Limousin au Moyen Âge et durant les guerres de Religion. Le château, dit aussi Miramont, est situé à Chalvignac dans le Cantal, à proximité de Mauriac ; sa seigneurie relevait en fief des seigneurs de Charlus et en arrière-fief des évêques de Clermont. Il est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 26 mars 1973. Le site, établi sur un plateau basaltique à 640 mètres d'altitude, occupe un promontoire au confluent du Labiou et de la Dordogne. Le château, d'un tracé allongé, reposait sur une plateforme dont les bords rocheux soutenaient un mur d'enceinte. L'entrée s'ouvrait au milieu de ce rempart, près de la base d'une tour de flanquement semi-circulaire ; les bases de deux autres tours semi-circulaires subsistent à chaque extrémité du front nord-est. À l'intérieur des enceintes se trouvaient plusieurs niveaux de défense et, sur la butte nord-ouest, le logis fortifié qui formait le château proprement dit. Il n'en reste aujourd'hui que deux hautes courtines ; des tours circulaires découronnées se détachent à l'angle et aux extrémités, ruinées à la hauteur de l'étage supérieur. Les deux tours d'extrémité conservent au rez-de-chaussée une salle voûtée en calotte. À l'est, le site était protégé par un rempart maçonné fermant l'éperon ; à son extrémité sud se trouvait la porte d'entrée surmontée d'une tour carrée. Les écuries, voûtées, adossaient au rempart intérieur ; derrière elles un fossé avec contre-escarpe descendait jusqu'à un socle de basalte où était installé le corps du bâtiment, accessible par un pont-levis. Au sud, l'enceinte se composait d'un mur en terrasse très élevé ; à l'ouest, la courtine formait des angles saillants et rentrants et s'appuyait d'un côté sur une grande tour et de l'autre sur le donjon qui commandait la porte. Entre le château et l'enceinte occidentale s'étendaient cours et jardins assez vastes. Le château a connu de nombreux sièges durant le Moyen Âge : il fut assiégé en 1105, 1183 et 1196, puis pris en 1357 et repris en 1374, épisodes où intervinrent notamment le capitaine anglais Robert Knoll et Mondonet de Badefol. Pour reprendre la place après ces prises, l'évêque de Clermont Pierre d'Aigrefeuille dut emprunter 5 000 livres à Jean d'Armagnac pour lever des hommes et assiéger le château. Pendant les guerres de Religion, le site fut à nouveau le théâtre de combats : après la prise de Mauriac par Henri de Bourbon, vicomte de Lavedan, des forces royalistes mises sous les ordres de Gilles de Montal mirent le siège devant Miremont. La place fut battue de 900 coups de canon, le donjon fut en partie démoli, une brèche ouverte et l'assaut tenté, mais la garnison résista ; le vicomte de Turenne y perdit vingt de ses meilleurs gentilshommes et le siège dut finalement être levé. Les protestants pillèrent ensuite la région et rançonnèrent les habitants, tandis que les troupes royalistes établirent un camp pour surveiller la place. La seigneurie fut partagée et transmise entre plusieurs familles : les Albars (avec une tour d'Albars), les Mauriac, puis par alliances et ventes aux familles de Saint-Exupéry, de Lévis-Charlus et aux Bourbon-Malause. En 1255, Guy de Mauriac est cité comme coseigneur ; en 1515 Louise de Rilhac, veuve de Guillaume de Mauriac, reçoit pour son douaire des pièces de la tour neuve et des droits d'usage ; en 1580 une part de Miremont fut vendue pour 18 000 livres à Claude de Lévis. La famille de Saint-Exupéry réunit à la fin du XVIe siècle les coseigneuries ; Guy de Saint-Exupéry fut bailli des Montagnes d'Auvergne en 1562 et une des alliances familiales plaça une branche des Bourbon-Malause au sein de la seigneurie. Du XVIIe siècle au milieu du XVIIIe, Miremont appartint aux Bourbon-Malause ; il fut vendu en 1747 au marquis de Simiane, dont la famille fit démolir le château en 1777. Le château n'était plus habité depuis longtemps et sa démolition fut motivée par le coût d'entretien. Aujourd'hui, les ruines sont protégées et accessibles pour des visites libres autour du site.

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