Origine et histoire du Château de Mirville
Le château de Mirville, demeure du XVIe siècle, se situe dans un vallon de la commune de Mirville (Seine-Maritime, Normandie). Le fief, relevant de Tancarville, est attesté dès 1080. En 1105, Adam de Mirville prit part au conflit entre Henri Beauclerc et Robert Courteheuse et fit vraisemblablement réaliser des travaux de fortification ; une motte en subsiste. Des fouilles menées de 1979 à 1981 ont mis au jour huit niveaux distincts de bâtiments en bois du XIe siècle, édifiés autour de poteaux fichés en terre. La construction de la motte peut être datée du début du XIIe siècle, avec deux agrandissements au cours de ce même siècle. En 1150 sont signalés un étang et un moulin seigneurial sur la rivière de Bolbec, et une chapelle seigneuriale est mentionnée au XIIIe siècle. En 1431, Jean Le Goupil, seigneur du Mesnil d'O, fait construire un « ostel » près de la motte ; rebâti au XVIe siècle pour la famille Le Goupil du Mesnil d'O, il est à l’origine du château actuel. Deux fours à brique furent aménagés dans la motte pour la construction du manoir. Le château passe par mariage à Jacques du Bouillonnay en 1592 puis, en 1669, à Jacques II Eudes, seigneur de Catteville ; au XVIIIe siècle, Alexandre Eudes, petit‑fils, voit la terre de Mirville érigée en marquisat. Au XVIIe siècle, la chapelle du château devient l’église paroissiale ; le jardin potager date du XVIIIe siècle et les bâtiments de la ferme sont des XVIIIe et XIXe siècles. En 1846, Charles de Coubertin épouse Marie Marcelle Gigault de Crisenoy, petite‑fille d’Alexandre Eudes de Catteville ; celle‑ci préfère vivre à Mirville et leur fils Pierre y passe ses vacances puis continue d’y séjourner à l’âge adulte. Pierre de Coubertin rédige plusieurs textes et projets éducatifs, notamment sur l’olympisme, et la pelouse du château aurait accueilli la première partie de lawn‑tennis en France. Vers la fin du XIXe siècle, Coubertin remanie le logis. Les nièces Coubertin vendent le château en 1936, ce qui causa à Pierre un « crève‑cœur ». En 1964 une plaque en hommage à Pierre de Coubertin est apposée sur la façade par Maurice Herzog, et le 28 décembre 1991 une flamme olympique fait étape au château où est révélée une coquille dorée fabriquée au château de Coubertin. Propriété privée partiellement inscrite aux monuments historiques, les façades et toitures ainsi que l’escalier avec sa rampe à balustres en bois sont inscrits par arrêté du 13 mars 1975.