Origine et histoire du Château de Mont-Saint-Jean
Le château de Mont-Saint-Jean, forteresse médiévale de Bourgogne-Franche-Comté, s'élève sur un éperon au sud du village et domine d'une centaine de mètres la rive nord du Serein et la RD 117. Citée comme place-forte dès le début du Xe siècle, Mont-Saint-Jean fut jusqu'au XIVe siècle le siège d'une importante châtellenie du duché de Bourgogne. De l'époque romane ou pré-romane subsiste l'extrémité nord de l'enceinte, mais la majeure partie de l'édifice, notamment le donjon, a été édifiée dans la première moitié du XIIIe siècle, probablement pour Guillaume II de Mont-Saint-Jean. L'ensemble a peu été remanié : plusieurs fenêtres, dont une croisée, ont été percées à la fin du XVe siècle ou au début du XVIe siècle, et les créneaux de l'une des tours du donjon ainsi que certaines ouvertures de tir sont manifestement tardifs. La première motte paraît antérieure à l’an mil, et le site est mentionné lors d'un siège en 924 par Raoul, duc de Bourgogne et roi de France. Divers actes et échanges de seigneurie jalonnent son histoire : un accord d'assistance en 1180, des demandes de remise de château en 1305, un échange en 1358 et des démêlés avec les écorcheurs au XVe siècle sont signalés. En 1658, le château est décrit comme une forteresse de dix grosses tours reliées par une muraille ; le donjon disposait alors de quatre tours d'angle, d'un pont-levis, d'une citerne et d'un puits profond. En 1869, Joanne le qualifie encore de "ruines d'un castel".
Sur le plan architectural, le château se compose d'une enceinte et d'un donjon rectangulaire cantonné de tours rondes. L'accès, anciennement au nord par un pont-levis face au village, se fait aujourd'hui à l'ouest par un couloir à ciel ouvert qui était originellement fermé par un porche à chaque extrémité. L'enceinte, divisée en deux par un fossé est-ouest, présente au nord un réduit flanqué de tours rectangulaires à contreforts d'époque romane ; au sud se trouvent l'église romane et le cimetière, encadrés par deux tours rondes à l'est et une tour carrée au sud. Le donjon, implanté à l'ouest, est cantonné de quatre tours rondes autour d'une petite tour rectangulaire et s'ouvre par une tour-porche munie d'une porte charretière. À l'intérieur, le bâtiment nord est détruit, les bâtiments est et sud ont été rebâtis ultérieurement et seul le bâtiment ouest reste d'origine ; à droite de la tour-porche, les deux premiers niveaux de ce bâtiment occidental abritent la chapelle. La tour nord-est, plus saillante, est accessible par un orifice au centre de la voûte. La cour contient une citerne et la courtine porte un chemin de ronde reliant les étages de tir des tours ; le long de la courtine nord, un bâtiment abritait jadis une grande salle et, en son angle, la tour nord-ouest comporte des latrines. La tour sud-est renferme un escalier desservant une poterne de visite des fossés et le soubassement du bâtiment sud, dont la base empiète sur la tour ; à l'est de la cour, un bâtiment pentagonal s'ouvre vers l'extérieur par deux baies géminées. Le bâtiment sud repose sur un soubassement voûté qui s'ouvre à l'est sur le fossé et sur la cour par un escalier droit ; son rez-de-chaussée abrite une grande salle et l'étage de comble donne accès au chemin de ronde. L'ensemble du château et ses douves sont classés par arrêté du 28 janvier 1930, tandis que les murs et les tours des remparts ont été inscrits par arrêté du 8 septembre 1936.