Période
1ère moitié XVIe siècle, XXe siècle
Patrimoine classé
Le château et parcelles de terrain (cad. B 538 à 549, 556 à 558) : classement par arrêté du 14 juin 1909 - Les terrains contigüs au domaine national de Montal (cad. B 274 à 276) : inscription par arrêté du 9 juin 1955 - Le domaine foncier (cad. Saint-Jean-Lespinasse B 273, 277, 281, 283, 290, 291, 298, 299, 303 à 307, 309, 493, 509 à 511 ; C 79, 80 ; Saint-Céré AB 124, 125, 182 à 184) : inscription par arrêté du 22 septembre 1995
Origine et histoire du Château de Montal
Le domaine de Montal, également situé sur la commune de Saint-Céré, est mentionné dès le XIVe siècle. Le château, élevé par Jeanne de Balsac d'Entraigues entre 1523 et 1534 sur l'emplacement d'une ancienne forteresse, se compose de deux ailes encadrant une cour d'honneur. Trois tours d'angle rondes coiffées de toits en poivrière et une tour carrée ponctuent l'ensemble ; les façades extérieures, sobres, restent ancrées dans la tradition médiévale sans fonction défensive. Les tours présentent de faux mâchicoulis décoratifs et de larges fenêtres ; les toitures, revêtues d'ardoise lors de leur restauration, sont percées de lucarnes. L'intérieur est caractéristique de la première Renaissance française : les façades sur cour sont décorées et les deux corps de logis sont desservis par un escalier d'honneur droit, venu d'Italie, qui remplace l'escalier à vis médiéval. L'escalier monumental est un chef-d'œuvre de sculpture Renaissance. La décoration sculptée est particulièrement riche : une frise séparant le rez-de-chaussée du premier étage présente des figures mythologiques et allégoriques — Hermès chevauchant une licorne, Hercule et Antée, Mars et la Victoire —, angelots, animaux fabuleux, ainsi que blasons et initiales de Jeanne et de ses fils. Au premier étage, une série de bustes en haut-relief surmontés de frontons triangulaires représente Jeanne de Balsac et plusieurs membres de sa famille, accompagnés de statues figurant les vertus cardinales. Le projet initial prévoyait quatre ailes mais les travaux, commencés après le contrat de 1519, furent interrompus : seules deux ailes furent réalisées et le château resta inachevé. Au XIXe siècle l'édifice se délabra ; en 1880 un marchand de biens fit démonter de nombreux éléments sculptés, lucarnes, cheminées et portes qui furent vendus lors d'adjudications, l'escalier étant toutefois préservé. Le château fut racheté en 1908 par Maurice Fenaille, qui reconstitua le domaine au début du XXe siècle, retrouva, acheta ou fit copier les éléments dispersés et entreprit sa restauration avant d'en faire donation à l'État en mai 1913. La donation permit notamment de replacer des bustes acquis par des musées et d'obtenir le retour ou la copie d'autres décors dispersés internationalement. Le domaine comprend aussi un moulin, attesté au cadastre de 1830, installé sur un ruisseau alimenté en amont par deux réservoirs ovales creusés dans le lit dont un seul subsiste. Cet édifice à quatre niveaux a l'allure d'une demeure de campagne cossue, avec une toiture à la Mansart percée de lucarnes et un pigeonnier sur la façade principale ; l'entrée se fait au sous-sol par une porte datée 1870. À l'intérieur, la roue à aubes, de 4,30 m de diamètre et à entraînement par dessus, conservait tous ses engrenages et entraînait deux paires de meules au rez-de-chaussée, dont l'une possède encore sa trémie ; le moulin cessa de fonctionner au début du XXe siècle et sa toiture a été refaite en 1991. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le château servit de refuge : en mai-juin 1940 des enfants de la famille royale belge y furent accueillis, et en 1943 La Joconde y fut cachée jusqu'en 1945. Classé au titre des monuments historiques le 14 juin 1909, le château relève depuis le 1er octobre 2006 de la responsabilité du Centre des monuments nationaux et est ouvert à la visite. Avec Assier, Cénevières, Cieurac et Couanac, il fait partie des plus remarquables châteaux de la Renaissance en Quercy.