Période
2e moitié XIVe siècle
Patrimoine classé
Donjon ; ruines de l'enceinte (y compris celles des ouvrages avancés) (cad. D 77, 78, 79) : classement par arrêté du 18 mars 1980 ; La totalité du site fortifié du château de Montaner, à l'exception des parties classées, avec les vestiges de la tour située au Nord, la barbacane et les retranchements de l'espace Nord formant une pointe, avec l'ancien village l'accompagnant et ses fortifications, et avec tous les sols et les autres éléments défensifs (fossés, lices, chemins-couverts et avant-chemins-couverts), situés à Montaner sur les parcelles n°76 à 81, 83 à 88, 90, 91, 357 à 359, 367 à 370, 569, 615, 631, 632, figurant au cadastre section D et n°38 figurant au cadastre section ZM : inscription par arrêté du 29 septembre 2021
Origine et histoire du Château de Montaner
Le château de Montaner est un ancien château fort du XIVe siècle, perché au bout d’un long plateau sur la commune de Montaner (Pyrénées-Atlantiques), dominant la vallée de l’Adour et faisant face à l’Armagnac. Le site avait été occupé dès le XIe siècle par les vicomtes de Montaner et a été reconstruit à la fin du XIVe siècle pour Gaston Fébus par l’architecte Sicard de Lordat. Il subsiste aujourd’hui principalement le donjon et les murs d’enceinte. L’enceinte, de plan polygonal, est revêtue de cailloux roulés disposés en feuilles de fougère séparés par des assises de briques; ses arêtes sont flanquées de contreforts adhérents en briques et les faces sont percées de portes gothiques et de fenêtres croisées, avec quelques restes de mâchicoulis. La tour du donjon, haute d’environ 40 m, fait office de tour-porte et donne accès à la cour intérieure de plan quasi circulaire ; son côté nord-est est pourvu d’une petite tour carrée abritant l’escalier. Le donjon est surmonté d’une reproduction du blason de Foix-Béarn et porte la devise « Fébus mé fé ». La cour, centrée par un puits, est bordée d’une grande salle, de cuisines et de logis dotés de lavabos et de placards, organisés sur deux niveaux desservis par une galerie; au nord se trouve une seconde tour-porte précédée d’une barbacane. En 1379 Gaston Fébus conclut un accord avec des cagots du Béarn pour la fourniture et la pose de la charpente du château; le maître charpentier Pierre Doat s’engagea notamment à installer des fours pour cuire 100 000 briques par an et, avec quatre-vingt-huit charpentiers, à fournir et poser les pièces de bois taillées et leurs ferrures, contre des exonérations et des droits d’usage dans les forêts. Des serfs furent également dispensés de corvées contre des paiements affectés aux travaux, et lors des rénovations de 1398 les exemptions prévues pour les cagots furent maintenues. Le château fut vendu par Jean d’Albret à Jean Ier de Foix pour 15 000 écus d’or. Depuis 1854, le site a été mis en valeur et géré par le conseil général des Pyrénées-Atlantiques; à partir de 1962 des bénévoles ont entrepris des campagnes de restauration au sein de l’association Pierres et Vestiges, devenue Les Amis du Château de Montaner dans les années 1980. Les Médiévales de Montaner, organisées en été en partenariat avec des associations locales, ont réuni près de 18 000 visiteurs sur deux jours, mais la délégation de gestion confiée en 2025 à la société Histoire de jouer a conduit à l’arrêt du festival et au retrait de certaines associations participantes. Le donjon et les ruines de l’enceinte sont classés au titre des monuments historiques par arrêté du 18 mars 1980; la totalité du site fortifié, à l’exception des parties classées, a été inscrite par arrêté du 29 septembre 2021, incluant les vestiges de la tour nord, la barbacane, les retranchements du secteur nord, l’ancien village et ses fortifications ainsi que l’ensemble des sols et éléments défensifs (fossés, lices, chemins-couverts et avant-chemins-couverts). Parmi les capitaines et gouverneurs qui se sont succédé figurent des membres des maisons de Navailles, Nays, Durban, La Borde et Montesquiou; on y relève notamment Loup-Bergon de Bordeu, chargé de la garde par Gaston VII de Béarn au XIIIe siècle, Guilhem-Othon vers 1318, Bertrand et Bertranet de Navailles (1397 et 1427), Joanot de Navailles (1466), Laborde et Samson de Nays (1560), Jean Durban (1564-1569), Bernard de Laborde (1569), Jean de Nays (1594) et Henry de Montesquiou, nommé en 1627 puis gouverneur en 1628. Le château a par ailleurs servi de décor au film Le Monde vivant d’Eugène Green.