Période
XIIIe siècle, XVe siècle, XVIIIe siècle
Patrimoine classé
Le château dans sa totalité, les écuries, les vestiges de la grange, le pigeonnier, le cluzeau et le parc (cad. B 364 à 367, 369 à 371, 595 à 597, 786, 812, 814, 816, 1139) : inscription par arrêté du 25 mai 2001
Origine et histoire du Château de Montastruc
Le château de Montastruc est implanté à Lamonzie-Montastruc, en Périgord pourpre (Dordogne, Nouvelle-Aquitaine), sur un rocher au nord-ouest du village, en bordure du Caudeau et à environ 100 mètres à l'ouest de la route départementale 21. Propriété privée, il a des origines médiévales — bâti sur des substructions datant des XIIIe et XIVe siècles et sur un rocher qui abrite des habitats troglodytiques préhistoriques — et a été modifié aux XVe et XVIIIe siècles. Au XIVe siècle, il appartenait à la famille d'Abzac de la Douze ; l'un de ses membres, lieutenant général du roi d'Angleterre en Guyenne, fut décapité à Limoges en 1438 et le château fut alors rasé sur ordre de Charles VII. Rendu à la famille en 1449 après sa soumission à l'autorité royale, il fut reconstruit à la fin du XVe siècle. En 1568 Montastruc fut assiégé par Blaise de Montluc et soumis après l'utilisation de deux canons, puis repris aux Protestants en 1569 par le sénéchal de Périgord. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le château a accueilli un temps la grande-duchesse Charlotte de Luxembourg. Au XIXe siècle le parc a été réaménagé ; des événements de la vie privée s'y rattachent, notamment la présence de l'abbé Audierne de 1849 à 1861 chez la marquise de Lostanges. Inscrit partiellement aux monuments historiques en 1973, il est protégé dans sa totalité depuis 2001. Bâti sur un socle rocheux, l'ensemble est entouré de larges douves et relié à l'extérieur par un ancien pont-levis remplacé au XVIIIe siècle par un pont de pierre ; une courtine pourvue de mâchicoulis courait à l'aplomb du rocher. Sur les substructions médiévales, le corps de logis en retour d'équerre, cantonné de trois tours, a été réédifié à la fin du XVe siècle et la face ouest paraît avoir été agrandie au XVIe siècle en comblant l'espace entre deux tours. À la jonction de cette face et de la tour nord-ouest, une légère avancée abritait à l'étage un petit oratoire de trois travées voûtées d'ogives, dont subsistent seulement les départs d'arcs reposant sur des culots sculptés. Entre 1760 et 1780 un second bâtiment en retour d'équerre fut accolé au logis ; son petit côté est orné d'un fronton établi à l'emplacement de la troisième tour, dont le dessin subsiste dans la cage d'escalier, et le grand côté se termine par un pavillon. Le château comprend encore des dépendances — écuries, vestiges de grange, pigeonnier et oratoire — et ses façades offrent des vues sur le rocher, la façade nord-ouest et les douves qui l'entourent.