Origine et histoire du Château de Montcornet-en-Ardenne
Le château de Montcornet est une forteresse médiévale située sur l'éperon dit Mont-cornu, dans la commune de Montcornet, dans les Ardennes. Il a été construit entre les XIe et XIIe siècles. L'éperon domine la vallée et aurait été occupé de la Préhistoire jusqu'à la période de construction du château, la date exacte n'étant pas connue. Les fouilles montrent que le castrum remonte au début de la féodalité. Les premiers seigneurs sont les Montcornet. Aux XIIIe et XIVe siècles, la forteresse passe à Miles de Noyer puis à la famille de Mello. En 1443, Charles de Noyers et Jeanne de Murchain vendent la seigneurie au comte de Nevers ; en 1446, Antoine de Croÿ, chambellan de Philippe III de Bourgogne, l'achète et le remanie profondément pour l'adapter aux armes à feu. Antoine de Croÿ devient le conseiller proche de Philippe le Bon et la famille Croÿ obtient gouvernements, titres et largesses. En 1613, Charles de Gonzague, qui fait construire Charleville, achète le château. Il passe ensuite aux La Meilleraye, puis au duc d'Aiguillon, qui le démantèle en 1766. Les ruines appartiennent ensuite aux Chabrillan puis à Madame de Caumont La Force, laquelle en 1961 cède le site à l'abbé Bernard Lussigny. Aidé d'associations locales, l'abbé entreprend des réparations conservatoires et des fouilles ; les objets découverts — clés, 400 monnaies, poteries, boulets et ossements — sont exposés dans une salle proche du château. Après le décès de l'abbé en décembre 2009, l'association Les Amis de Montcornet devient propriétaire et assure la sauvegarde du site. Les vestiges ont été inscrits au titre des monuments historiques le 19 juillet 1926.
Le site illustre les dispositifs employés lors de la transition entre Moyen Âge et Renaissance, quand les ouvrages médiévaux durent s'adapter aux armes à feu : épaississement des murailles, percement de postes de tir avec canonnières, construction de tours d'artillerie au plan bastionné ou en as de pique, installation de casemates à canons. La barbacane qui contrôlait l'entrée présente des aménagements défensifs typiques de la seconde moitié du XVe siècle. Le vieux donjon, situé à la pointe de l'éperon, paraît avoir été doté d'un ouvrage défensif relativement rare, appelé moineau : on y observe un ancien couloir d'accès traversant la base du mur du donjon. Ces petites casemates pour armes légères étaient implantées au fond des fossés pour pouvoir tirer sur un assaillant parvenu dans le fossé. Les vestiges visibles datent en grande partie du XVe et du début du XVIe siècle. L'historien Jules Michelet affirme avoir trouvé sa vocation en visitant le château, qu'il qualifie de « Colisée féodal ».
Les photographies montrent une tour modifiée, des meurtrières, des vues générales, un point de vue et le côté nord du château.