Château de Montecler à Évron en Mayenne

Château de Montecler

  • 53600 Évron
Château de Montecler
Château de Montecler
Château de Montecler
Crédit photo : A de Ruffray - Sous licence Creative Commons

Patrimoine classé

Voir commune de : Saint-Christophe du Luat

Origine et histoire

Le château de Montecler est situé à Évron, à la limite entre Châtres‑la‑Forêt et Saint‑Christophe‑du‑Luat (Mayenne) ; il est inscrit au titre des monuments historiques en 2011. Il tire son origine de l'ancienne seigneurie de Launay, ou l'Aunay‑Péan, qui relevait du fief du Tremblay à Saint‑Christophe‑du‑Luat et, en arrière‑fief, d'Entrammes. En 1605 la seigneurie, jointe aux fiefs et seigneuries de la Roussière et de Moncrintin, fut érigée en châtellenie de l'Aunay. Pour récompenser Urbain de Montecler, le roi érigea la châtellenie en marquisat sous le nom de Montecler en janvier 1616. Le marquisat relevait directement de la couronne et comprenait plusieurs fiefs, parmi lesquels Moncrintin, la Peillerie, la Saugère, Saint‑Léger, les Pins, Saint‑Christophe, Sainte‑Suzanne et le Tremblay. Avant 1789, le château dépendait, pour sa partie située sur Châtres‑la‑Forêt, de la baronnie de Sainte‑Suzanne et, pour l'autre partie, de la mouvance du Tremblay. Architectoniquement, Montecler est un vaste corps de logis resté inachevé : les combles élancés, les frontons et un second pavillon projeté n'ont jamais été réalisés, bien que l'on voie encore des pierres d'attente. Un pavillon annexe, au toit aux formes tourmentées et pourvu d'une galerie aérienne, témoigne d'une décoration soignée, et le pavillon du pont‑levis conserve une originalité souvent signalée. À l'intérieur se remarquent une grande salle de quatorze mètres et une chambre remarquable par sa cheminée et ses lambris peints et sculptés ; la décoration de cette chambre est parfois attribuée au peintre Aimé Bouvier, présent au château en 1693. La chapelle Saint‑Jean, fondée par André de Montecler vers 1631, est modeste mais documentée : elle a reçu des cloches et fut le lieu de cérémonies religieuses, et le marquis transféra en 1752 le service de la chapelle de la Saugère. Les écuries attenantes sont voûtées et surmontées d'une grande pièce dite « salle des gardes », et plusieurs membres de la famille exercèrent des charges militaires sous l'Ancien Régime, donnant leur nom au régiment des « Dragons Montecler » devenu le 13e Dragons. Pendant la Révolution, les biens de la famille furent mis sous séquestre et le château resta en grande partie inhabité ; les bois environnants furent le théâtre de perquisitions, de saisies d'armes et d'affrontements entre républicains et chouans, notamment après la saisie d'un canon par la garde nationale d'Évron le 26 juin 1791. Après la Révolution la marquise s'installa à Paris pour défendre ses intérêts, le domaine fut négligé et un régisseur fut nommé ; des occupations et troubles se poursuivirent dans les bois au début du XIXe siècle. La seigneurie passa par plusieurs familles : des seigneurs anciens cités dans l'enquête de 1247, la famille Cibel au XVe siècle liée aux familles Le Porc, Nepveu et Quatrebarbes, puis la famille Nepveu avant l'établissement durable des Montecler, scellé par le mariage de Renée Nepveu avec Louis de Montecler. La famille de Montecler donna plusieurs titulaires du marquisat, occupa des charges de gouvernement et militaires, dota la chapelle du château et fit de La Rongère la résidence habituelle des marquis au XVIIIe siècle. René‑Georges‑Marie de Montecler émigra en 1791 ; la succession et les alliances familiales ont assuré la transmission de la terre de Montecler jusqu'au XIXe siècle. Le marquisat existe depuis 1616 ; les armes sont « de gueules au lion d'or couronné » et la devise est Magnus inter pares. Aujourd'hui le château appartient à Benoît et Odile de Ruffray, descendants de la famille de Montecler.

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