Château de Montferrand-le-Château dans le Doubs

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château fort

Château de Montferrand-le-Château

  • A Voide
  • 25320 Montferrand-le-Château
Château de Montferrand-le-Château
Château de Montferrand-le-Château
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Château de Montferrand-le-Château
Crédit photo : MJohnP68 - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIe siècle, XIIe siècle

Patrimoine classé

Château (restes) : inscription par arrêté du 8 juin 1926

Origine et histoire du Château de Montferrand-le-du Château

Le château de Montferrand est un ancien château fort du XIIe siècle, aujourd'hui en ruines, dont les vestiges se dressent sur la commune de Montferrand‑le‑Château (Doubs, Bourgogne‑Franche‑Comté). Les vestiges sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 8 juin 1926 et le site est classé sur près d'un hectare depuis le 5 février 1934. Les ruines, disséminées dans la forêt, occupent une haute falaise rocheuse à 354 m d'altitude et dominent le Doubs de 125 m. L'histoire du château est liée aux sires de Montferrand du XIIIe au XVe siècle ; il faisait partie d'un réseau de fortifications comprenant Thoraise, Torpes, Corcondray, Fourg et Avanne. Le château est mentionné pour la première fois en 1230 en relation avec Guillaume et son père Jean II de Montferrand, l'un des fils du fondateur Jean de Cicon (Jean Ier de Montferrand). En 1259, Pierre de Montferrand participa à une guerre contre l'archevêque de Besançon Guillaume II de la Tour, se joignant aux citoyens de Besançon et à Jean de Châlon, et prit part au siège, pillage et destruction du château archiépiscopal de Gy. Il fut excommunié par l'archevêque, sanction confirmée par le pape Alexandre IV ; la paix revint après l'intervention du roi de France Saint Louis et la réconciliation des parties. En 1268, devenu vicomte de Besançon depuis 1260 par nomination de Thibaud IV Rougemont, Pierre de Montferrand détruisit le château voisin de Thoraise, propriété de son oncle Hugues, lequel avait prêté allégeance au comte Othon IV en s'engageant à remettre les seigneuries de Grandfontaine, de Mont et le bois de Vernois, les deux derniers faisant aujourd'hui partie de la commune de Montferrand. En 1300, Eudes de Montferrand, seul seigneur après avoir acheté les parts de ses frères en 1292, prit part à des hostilités contre Philippe le Bel et aux destructions des châteaux d'Ornans, de Clerval et de Pontarlier. Entre 1352 et 1353, Richard de Montferrand y fut assassiné ; sa nièce Osanne, fille illégitime de Jean III, et Humbert d'Ornans furent suspectés, emprisonnés au château du 5 décembre 1353 au 13 janvier 1354 puis conduits à Bracon, la suite restant inconnue. La famille de Montferrand occupa le château jusqu'en 1353, date à laquelle la seigneurie fut confisquée par le roi Jean le Bon. Après le mariage de Jeanne de Montferrand avec Ansel de Salins, qui reçut les fiefs de Mont et Grandfontaine en 1354 puis racheta le reste de la seigneurie en 1373, le village et le château passèrent par successions et alliances aux familles de Salins, de Vergy, d'Achey et de Grammont. Le 15 décembre 1594, des écrits signalent une « revue d'armes » des sujets et soldats réunis au château par Louis de la Vauche, en prévision d'une invasion de la Franche‑Comté par les armées d'Henri IV. Le château est également cité comme lieu d'assassinats et d'emprisonnements. En 1606, il fut acquis par Antoine de Pillot, seigneur de Chenecey. Il abrita encore les derniers sujets de la seigneurie jusqu'à la guerre de Dix Ans (1632–1642) ; par la suite, les fortifications perdirent leur utilité militaire et tombèrent en ruines par manque d'entretien, incendies et intempéries. Un acte du 16 août 1683 atteste de cet état de ruine et le démantèlement des fortifications permit la construction des premières maisons du village. Le site paraît avoir été aménagé dès le XIIe siècle. Le château s'organisait autour d'une enceinte rectangulaire de 60 m sur 25 m et d'un donjon carré situé à l'endroit le plus élevé de la falaise. Une seconde enceinte englobait l'ensemble et délimitait un espace d'environ 165 m le long de la falaise sur 45 à 65 m de large, isolé de l'arrière‑pays par un fossé taillé dans le roc jusqu'au bord de la falaise. Aux XIIIe et XIVe siècles, l'ensemble comprenait une basse‑cour prolongée par le bourg de Montferrand, protégée par un pont‑levis dominant les fossés ; une douzaine de familles vivaient alors sous la dépendance du seigneur. Les sires de Montferrand y recevaient l'hommage des seigneurs de Thoraise, Torpes et Corcondray, mais n'y résidaient pas à l'année, préférant Besançon. L'enceinte et le donjon hébergeaient un châtelain, un procureur, un receveur, un notaire et une douzaine d'hommes d'armes ; en temps de conflit, ces derniers étaient renforcés par les habitants qui devaient se réfugier sur place, assurer la garde et la surveillance. Une visite de 1654 décrit un bourg d'une vingtaine de maisons presque entièrement brûlé, une seconde agglomération comprenant la grange seigneuriale et le four également incendiés, et au château le donjon et les logements brûlés tandis que la chapelle centrale subsistait dans un état convenable. Aujourd'hui, à l'intérieur de l'enceinte et non loin du donjon, subsistent quelques masures, des pans de murs et l'emplacement de la chapelle castrale.

Liens externes