Origine et histoire du Château de Montflaux
Le château de Montflaux est situé à Saint-Denis-de-Gastines (Mayenne), à environ 3 km à l'ouest-nord-ouest, sur la route de Carelles.
Les sources le désignent sous diverses appellations au fil des siècles : I. de Montflaut (1367), le manoir de Montflaux (1592), le logis seigneurial (1603), la terre et seigneurie (1669), le château de Montflaux (1686) et le comté de Montflaux (1782).
Les cartes et guides anciens (Jaillot, Cassini, Davelu) mentionnent le château entouré de douves avec pont-levis, une chapelle dans la cour, un étang, un moulin, trois avenues conduisant au bourg, une orangerie, des bosquets et ce que Davelu qualifie de « labyrinthe ».
Il signale aussi de très longues avenues et un ruisseau, affluent de la Tête-de-Louvine, long de 3 220 mètres.
La seigneurie, mouvante de Mayenne par Charné-Bazeille, fut érigée en comté le 28 octobre 1670 avec annexion des terres de Champorin, l'Outagerie, Ivoy et Carelles ; elle possédait la seigneurie de paroisse.
Au manoir et logis seigneurial du XVIe siècle, Charles de Froulay substitua, vers le milieu du XVIIe siècle, le château actuel, vaste et imposant par ses proportions et son entourage.
Selon l'abbé Angot, le bâtiment est dépourvu d'ornement et d'une architecture remarquable, si ce n'est ses assises appareillées en granit.
Il présente deux ailes peu profondes, deux pavillons sous toits distincts aux angles intérieurs et un pavillon en avant-corps coiffé d'un toit pointu muni d'une horloge.
Des lucarnes alternent avec des œils-de-bœuf dans la toiture au-dessus des fenêtres des deux étages.
La chapelle, située dans l'enceinte des douves, possède un chœur en abside et un petit campanile effilé ; un décret du 21 août 1723 transféra à cette chapelle le service de celle d'Ivoy, et Charles Louis de Froulay y fit une ordination à la même époque.
La famille de Froulay occupa le domaine jusqu'aux approches de la Révolution ; Renée-Caroline-Victoire de Froullay, marquise de Créquy, y séjourna encore parfois.
Le 1er juin 1790, une centaine d'individus envahirent le château pour exiger des grains et menacèrent le fermier général Testard-Maisonneuve de le tuer, de le jeter dans l'étang et de brûler le château.
Pendant la Chouannerie, Châteauneuf se signale aux environs de Montaudin en octobre 1798 et séjourna au château de Montflaux et dans le bourg ; Jean-Baptiste Le Dauphin, dit Le Vengeur, s'y réfugia.
Les derniers chouans se casernèrent à leur tour le 15 décembre 1799, au nombre de quatre à cinq cents, pour vingt jours, et emportèrent 1 400 livres de plomb.
Au début du XXe siècle, la galerie du château conservait, selon l'abbé Angot, des portraits de la famille de Froullay côtoyant ceux de personnalités républicaines comme Ledru-Rollin et Cavaignac, d'autres tableaux remarquables et des souvenirs des Talleyrand-Périgord, notamment la table où fut signée la déchéance de Napoléon Ier.
La seigneurie revient à la famille de Froullay dès le XIVe siècle : Isabeau de Montflaux est citée avant 1367, Michel de Froullay épouse Jeanne de la Ferrière (1371) et la lignée se poursuit avec Guillaume, Jean, Louis et André, qui aurait, selon la tradition, fondé une collégiale par testament en 1616.
René de Froullay eut dix enfants avec Marie d'Escoubleau de Sourdis, parmi lesquels Gabriel-Philippe de Froulay, évêque d'Avranches (1669-1689), et Charles, fils puîné, qui forma la branche des comtes de Froullay et mourut le 26 novembre 1671.
Renée-Caroline-Victoire de Froullay, unique héritière après la mort de son frère Charles-Élisabeth en 1747, devint marquise de Créquy par son mariage avec Louis de Blanchefort de Créquy et légua Montflaux à Louis-Auguste Le Tonnelier de Breteuil.
Marie-Élisabeth Le Tonnelier de Breteuil fut l'épouse de Louis-Charles-Auguste de Goyon, comte de Matignon ; leur descendance s'allia ensuite aux Montmorency.
Vincent Charles Henri d'Etchegoyen devint propriétaire de Montflaux par alliance avec la fille de Napoléon-Louis de Talleyrand-Périgord, duc de Valençay ; cette fille avait épousé en 1829 Alix Anne Louise Charlotte de Montmorency (1810-1858), fille de Charles de Montmorency, 4e duc de Montmorency, et d'Anne Louise Caroline Goyon de Matignon.