Château de Montgeard en Haute-Garonne

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château de Montgeard

  • 61 Le Village
  • 31560 Montgeard
Crédit photo : Widlauragais - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Frise chronologique

Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1500
1600
1700
1800
1900
2000
1484
Première mention des Durand
1515
Chapelle privée autorisée
XIVe–XVe siècles
Origines médiévales
1554
Acquisition des droits seigneuriaux
1555
Inscription de Guillaume Durand
Fin du XVIe siècle
Aménagements défensifs
1842
Vente et démolition partielle
XVIIIe siècle
Réaménagements intérieurs
1950
Rachat par la mairie
1992
Inscription aux Monuments historiques
1995
Classement de la décoration intérieure
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Château, à l'exception de la salle classée (cad. C 77 à 79) : inscription par arrêté du 27 janvier 1992. Salle renfermant une peinture murale illustrant les Tentations de Saint-Antoine d'après une gravure de Callot (cad. C 77) : classement par arrêté du 17 février 1995

Personnages clés

Pierre Durand le vieux Membre de la famille Durand mentionné en 1484.
Bernard Durand Mécène ayant soutenu la construction de l'église et obtenu l'autorisation d'une chapelle privée en 1515.
Jacques Durand Fils de Bernard Durand, donateur de briques pour le clocher.
Jean Durand Fils de Bernard Durand, supervisa la fin des travaux.
Guillaume Durand Fils de Bernard Durand, acheta les droits seigneuriaux en 1554 et devint capitoul en 1559.

Origine et histoire du Château de Montgeard

Le château de Montgeard, dit aussi hôtel Durand, est un ancien hôtel particulier situé au 39 rue de la Bastide, au cœur du village de Montgeard (Haute-Garonne). Sa construction et ses transformations s'inscrivent entre la fin du Moyen Âge et les XVIIe–XVIIIe siècles : des parties anciennes remontent aux XIVe–XVe siècles, tandis que de larges ouvertures et ornementations relèvent de la période de transition entre le gothique tardif et la première Renaissance, complétées par des réaménagements postérieurs. La prospérité du village aux XVe et XVIe siècles, due au commerce du pastel, explique l'essor de la famille Durand, qui fit édifier et modifier cet hôtel. Les Durand, implantés dans le Lauragais occidental entre le XVe et le XVIIe siècle, passèrent de simples propriétaires à seigneurs locaux : Pierre Durand le vieux est mentionné en 1484, Bernard Durand soutint la construction de l'église et obtint en 1515 l'autorisation d'une chapelle privée où se trouvent encore des caveaux familiaux. Les fils de Bernard — Jacques, Jean et Guillaume — accentuèrent le mécénat familial : Jacques fit un don important de briques pour le clocher, Jean supervisa la fin des travaux, et Guillaume achèta les droits seigneuriaux en 1554, devint greffier aux présentations puis capitoul en 1559. Une pierre provenant du parc du château de Roquefoulet porte une inscription datée de 1555 attribuée à Guillaume ; cette inscription doit être interprétée comme l'affirmation ostentatoire d'un nouveau statut plutôt que comme la date de la première construction du site. L'édifice a été transformé à plusieurs reprises : caves voûtées et linteaux en accolade renvoient aux phases anciennes, de grandes fenêtres à meneaux et une tour d'escalier importante appartiennent aux aménagements des XVe–XVIe siècles, et une échauguette en encorbellement atteste d'aménagements défensifs à la fin du XVIe siècle. Au XVIIIe siècle, de grandes baies furent percées pour gagner en lumière, une petite orangerie fut ajoutée côté jardin et l'intérieur fut réaménagé pour le confort. Une grande peinture murale représentant la Tentation de saint Antoine, d'après une gravure de Jacques Callot, fait partie des décors intérieurs remarquables. En 1842, la famille Durand vendit le château à neuf familles de Montgeard ; pendant une décennie l'édifice fut partiellement démoli et vendu en morceaux, entraînant la disparition d'environ la moitié du bâtiment d'origine. La galerie de couverts côté nord, la grande tour d'escalier nord-ouest et des dépendances au sud furent en grande partie supprimées, et certains éléments architecturaux furent réemployés dans des maisons voisines, notamment à Nailloux. Par la suite, le château fut reconverti en presbytère puis abrita un café et une épicerie ; la mairie racheta le presbytère en 1950. Depuis les années 1970, des acquisitions successives ont permis de reconstituer et de restaurer l'édifice dans un état proche de ses dispositions d'origine. L'hôtel Durand illustre la résidence urbaine de transition entre gothique finissant et première Renaissance : caves voûtées, fenêtres à meneaux moulurées, arcades cintrées et cheminées ornées portant les armes des Durand en témoignent. Parmi les détails décoratifs figurent une clé de voûte ornée du sceau familial et une clé de cheminée au blason des Durand. Le château est inscrit aux Monuments historiques en 1992 et une partie de sa décoration intérieure a été classée en 1995, reconnaissances qui soulignent son intérêt patrimonial. Il ne doit pas être confondu avec le château de Roquefoulet, situé sur la même commune mais édifié à une autre époque. Aujourd'hui, la lecture du bâtiment met en évidence ses strates successives : parties basses médiévales, élévations et ouvertures de la transition Renaissance, aménagements de confort des XVIIe–XVIIIe siècles et traces des démolitions du XIXe siècle.

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