Origine et histoire du Château de Montgobert
Le château de Montgobert, en lisière de la forêt de Retz dans l’Aisne, s’élève sur l’emplacement d’un manoir médiéval et de sa ferme. Le domaine, anciennement possédé par un seigneur nommé Godbert, fut vendu sous Louis XV à Antoine Pierre Desplasses, notaire parisien, qui rasa le manoir et fit édifier le château et la ferme entre 1768 et 1775. Au tournant du XIXe siècle le parc fut redessiné, puis repris plus tard par le paysagiste Achille Duchêne. Entre 1798 et 1802, le général Leclerc fit surélever l’édifice d’un étage en attique et remplacer le parterre à la française par un jardin paysager ; sous sa propriété l’aristocratie impériale, notamment Davout, Suchet, Cambacérès et le général Dumas, fréquenta la demeure. Leclerc mourut en novembre 1802 ; Pauline Bonaparte, sa veuve, se remaria au prince Camille Borghèse et délaissa progressivement Montgobert. Pierre Fontaine dessina un tombeau pour Leclerc, élevé au fond du parc ; le décor sculpté, confié en 1804 à Laudier, resta inachevé. Le domaine passa ensuite aux proches de Leclerc et Louis‑Nicolas Davout, époux de Louise Leclerc, en fut propriétaire dès 1821. Les communs furent bâtis dans la première moitié du XIXe siècle (figurant déjà sur un terrier de 1831) et les deux pavillons d’entrée datent du XIXe siècle, postérieurement à 1835. La grange de la ferme fut rebâtie après sa destruction en 1905, tandis que plusieurs bâtiments agricoles furent détruits ou modifiés dans la seconde moitié du XXe siècle ; l’accès à la ferme est aujourd’hui fermé par des grilles provenant des halles parisiennes de Baltard. Entouré d’un parc simple, le château abrite le musée européen du Bois et de l’Outil, inauguré en 1974. Les façades et toitures du château, l’escalier avec sa rampe en fer forgé et la salle à manger du rez‑de‑chaussée ont été inscrits aux monuments historiques par arrêté du 29 décembre 1978, et le tombeau du général Leclerc, dans le parc, a été classé par le même arrêté.
