Origine et histoire du Château de Monthorin
Le château de Monthorin, situé à Louvigné-du-Désert (Ille-et-Vilaine), occupe la terre seigneuriale de Monthorin, dépendant de la baronnie de Fougères. Il a été édifié au XVIIe siècle sur l'emplacement d'un ancien manoir par Gilles Ruëllan, seigneur du Tiercent. De plan rectangulaire, l'édifice est construit en brique avec encadrements, bandeaux et motifs en pierre, dans le style Louis XIII, selon Orain. Acquis sous le Premier Empire par le général de La Riboisière, le château fut agrandi par l'adjonction de deux ailes en retour d'équerre flanquées de tourelles polygonales et son intérieur entièrement remanié ; son fils, Honoré-Charles Baston de La Riboisière, fit aménager les jardins. L'ancienne chapelle de Monthorin n'existe plus : un sanctuaire néoclassique, construit en forme de temple grec dans la première moitié du XIXe siècle après 1812 par la comtesse de La Riboisière, fut élevé pour recevoir le cœur de son époux et de son fils morts à la guerre. Honoré de La Riboisière, également enterré dans la chapelle au XIXe siècle, fut député, pair de France, sénateur et président du Conseil général d'Ille-et-Vilaine. Les parties agricoles comportent, pour l'une d'entre elles, la date 1885. Le parc et le jardin furent aménagés à l'occasion des transformations du XIXe siècle. Le château a été inscrit au titre des monuments historiques le 11 mars 1936. Au XXe siècle, une usine de bonneterie créée en 1920 à Wizernes s'est implantée en succursale sur le site en 1964 : le château accueillit alors des bureaux, le logis patronal et des stocks, tandis que les ateliers s'installèrent dans les anciennes écuries avant la construction d'un ensemble plus récent à l'arrière. En 1964 la capacité de production était estimée à 250 000 articles par an, la production effective étant alors d'environ 180 000 pièces en laine, fibres synthétiques ou coton ; l'usine employait 67 personnes. Au début des années 1970, spécialisée dans la confection de pulls, gilets et robes en lainage pour plusieurs séries (enfants, fillettes, femmes et hommes), l'usine produisait 360 000 pièces par an destinées pour l'essentiel au marché français hors Bretagne, et comptait 248 salariés. Le parc matériel comprenait alors quatorze métiers à tisser circulaires et rectilignes, huit raseuses-surjeteuses, neuf remailleuses, une machine à boutonnières, une rabatteuse, une machine de traitement et trois presses à repassage.
