Origine et histoire du Château de Montjourdain
Le château de Montjourdain, ou logis de Mont Jourdain, se situe à Chassors (Charente), à 30 kilomètres à l'ouest d'Angoulême, près de Jarnac. Peu avant la Révolution, le fief de Montjourdain, comme celui de Nanclas, dépendait du comté de Jarnac « au devoir d'une paire d'éperons dorés à muance de seigneur et de vassal ». En 1642, Montjourdain appartenait à Bernard Martin, avocat au conseil privé du roi, puis à François Laisné. En 1698, Nanclas et Montjourdain furent vendus à Jean de La Charlonnerie et à son épouse Françoise Laisné. En 1751, Montjourdain fut cédé à Jacques Poujaud de Chaignet, seigneur de Nanclas. En 1771, le domaine passa à Jean Guillé, négociant à Cognac, qui fit construire le logis actuel. Le bâtiment pourrait dater de la seconde moitié du XVIIIe siècle, probablement vers 1790. Au XIXe siècle la propriété, morcelée, connut de fréquents changements de propriétaires. Pendant la Seconde Guerre mondiale le logis, alors à l'abandon, fut occupé par des réfugiés. À l'état très dégradé, il fit l'objet d'une restauration entreprise par le propriétaire en 1965. Le 7 juin 1968 le château, sa façade et sa toiture furent inscrits au titre des monuments historiques.
Construit vraisemblablement par Jean Guillé, l'édifice présente une architecture néo-classique en pierre et tuile charentaise, comparable aux riches demeures viticoles de la région et à certaines maisons du Bordelais. Le bâtiment, rectangulaire et élevé d'un étage, est percé à l'étage de sept fenêtres sur chacune de ses deux façades. Les deux façades comportent un avant-corps légèrement en saillie, chacun surmonté d'un fronton triangulaire percé d'un œil-de-bœuf. Un fronton demi-circulaire orne la porte d'entrée et une corniche ceinture l'ensemble de l'édifice. Le domaine est à usage privé et n'est pas ouvert à la visite, mais accueille parfois des manifestations culturelles.