Origine et histoire du Château de Montlaur
Les ruines du château de Montlaur dominent la commune de Montaud, dans l'Hérault. Construit au XIe siècle, il figure parmi les plus anciens châteaux du Bas-Languedoc. Jean Ier de Montlaur y serait né en 1120 ; devenu évêque de Maguelone, il fit condamner par le pape l'hérésie cathare, événement lié au déclenchement de la croisade contre les Albigeois. Bâti sur l'un des derniers contreforts des Cévennes, le château domine la plaine jusqu'à la mer. Implanté sur une terrasse fortifiée de plan pentagonal irrégulier, il présente, en dehors de la terrasse, une tour de guet et des vestiges de redans, et constitue un exemple intéressant de l'architecture militaire régionale. Il a été assiégé à deux reprises lors des guerres de Religion : en 1573 par des troupes protestantes descendues des Cévennes — siège sans succès — puis en 1622 par Henri, duc de Rohan, lors de la rébellion huguenote. Lors du siège de 1622, le château tomba après une semaine, le lundi de Pâques ; les défenseurs furent massacrés et le baron de Montlaur envoyé dans les geôles du château de Sommières avant d'être libéré contre une rançon. Les fortifications furent alors démolies et le château démantelé ; il est resté en ruines depuis cette date, et ce démantèlement a contribué à la formation du village de Montaud. Le fief appartint longtemps à la maison de Montlaur, transmis de père en fils, puis passa par alliance à Jean de Bousquet-Verlhac en 1592. Le marquisat fut érigé par lettres patentes de Louis XIV données en 1679 et enregistrées en 1680 ; par successions et alliances il revint à la famille de Villardi en 1748, et le marquisat fut de nouveau réaffirmé sous Louis XVI dans les années 1780. Depuis lors, la propriété est restée dans la même lignée. En reconnaissance de la résistance lors du siège de 1622, Louis XIV fit ajouter en 1664 sept fleurs de lys d'argent aux armes des Montlaur.
