Château de Montmirail dans la Sarthe

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château fort

Château de Montmirail

  • Le Château de Montmirail 
  • 72320 Montmirail
Château de Montmirail dans la Sarthe
Château de Montmirail
Château de Montmirail
Château de Montmirail
Château de Montmirail
Château de Montmirail
Château de Montmirail
Château de Montmirail
Crédit photo : Sainte-Rose - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVe siècle, XVIe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures ; deux pièces du XVIIIe siècle, ornées de boiseries (salle à manger et salon) (cad. B 71) : inscription par arrêté du 15 juin 1964 - Ensemble du bâti, avec le parc et les jardins (cad. AB 85, 87, 91) : inscription par arrêté du 8 novembre 1995 - Parc (cad. AC 7, 117, 118 à l'exception du bâtiment moderne, 119 à 123 ; B 104) ; bâtiment de la ferme des Plantes (ancien logement du jardinier) (cad. AC 124) ; ensemble du bâti de la métairie dite de la Reine Bouvière (cad. B 79) : inscription par arrêté du 15 mai 1996

Origine et histoire du Château de Montmirail

Le château de Montmirail est un monument privé situé dans la commune de Montmirail (Sarthe) et domine le village dont il constitue le principal vestige médiéval. Il a connu quatre grandes phases de construction : la motte féodale subsiste pour la période XIe–fin XIIe, des salles voûtées datent d’une reconstruction partielle à la fin du XIVe–XVe siècle, la tour octogonale appartient au premier tiers du XVIe siècle et, au XVIIIe siècle, des pièces de réception ornées de lambris peints furent aménagées et le parc et les jardins créés. Le site présente une occupation ancienne : des gisements tardenoisiens ont été signalés, une voie romaine traversait Montmirail et le nom latin Mons Mirabilis est évoqué pour le lieu. Aux IXe–Xe siècles, les terres environnantes furent l’objet de donations aux autorités ecclésiastiques et regroupées ensuite en baronnie relevant de l’évêché de Chartres.

La seigneurie apparaît documentée à partir du XIe siècle avec la famille Gouët ; Guillaume IV Gouët reçut en 1169 les rois Louis VII et Henri II et le château accueillit Louis VII et Thomas Becket après une entrevue tenue dans un champ voisin. Après la mort de Guillaume IV en croisade, les terres passèrent à Hervé de Gien qui remit le château à Henri II puis se rallia à Philippe Auguste ; Richard Cœur de Lion le détruisit lors des événements liés à la bataille de Fréteval. Le château reconstruit changea ensuite de mains entre plusieurs grandes familles (Nevers, Châtillon, Bourgogne, Flandres, Navarre, Bar), mais son implantation et sa physionomie médiévales restent mal connues. En mars 1421, dans la suite de la victoire du dauphin à Baugé, le château fut assiégé et pris par les troupes du Dauphin, épisode rapporté par des chroniqueurs contemporains et mentionné dans une lettre de rémission.

Au XVe siècle, Charles de Maine manifesta le projet de remettre en état plusieurs châtellenies, dont Montmirail ; les travaux qui aboutirent à la configuration actuelle s’achèvent au cours de la première moitié du XVIe siècle. La propriété passa ensuite entre divers seigneurs — parmi lesquels Charles V d’Anjou, le roi Louis XI, Jacques de Luxembourg‑Luigny, la maison d’Armagnac, puis la famille de la Gruthuse et Marie de Melun, qui résida partiellement au château et dont le mariage est représenté dans un vitrail du chœur de l’église. Le château fut acquis plus tard par Louis‑Armand de Bourbon, prince de Conti ; à sa mort en 1685 il revint à son épouse Marie‑Anne de Bourbon, qui vendit les terres en 1719 à Michel Havet de Neuilly, responsable des transformations intérieures attribuées à cette période. Par la suite la propriété passa, par successions et ventes, aux familles Guillebon, Le Pesant de Boisguilbert puis de Fayet, jusqu’aux descendants mentionnés au XXe et XXIe siècles.

L’architecture extérieure illustre cette évolution : une façade médiévale en pierre tournée vers le village contraste avec une façade en brique à décor quadrillé ouverte sur le jardin, reflet d’étapes de construction successives. Les parties basses, souterrains et salles d’armes renvoient plutôt à la fin du XVe siècle, tandis que la façade en brique, les charpentes et l’encadrement de la porte relèvent de la première Renaissance française au début du XVIe siècle ; des interventions du XIXe siècle ont ajouté deux tours encadrant la porte Renaissance, le couronnement de la tour polygonale et des garde‑corps ornés d’oculi quadrilobés. À l’intérieur, les niveaux souterrains conservent un caractère médiéval, les pièces de réception témoignent des aménagements et décors du XVIIIe siècle et des modifications ultérieures datent des XIXe–XXIe siècles.

Le château a été protégé au titre des monuments historiques : façades, toitures et deux pièces décorées de boiseries depuis le 15 juin 1964 ; l’ensemble du bâtiment, le parc et le jardin depuis le 8 novembre 1995 ; et des bâtiments annexes (logement du jardinier, métairie) depuis le 15 mai 1996 (Fiche Mérimée PA00109885). Le château et ses abords sont ouverts à la visite.

Liens externes

Conditions de visite

  • Conditions de visite : Ouvert toute l'année
  • Période d'ouverture : Horaires, jours et tarifs sur le site du château ci-dessus.