Origine et histoire du Château de Montmoreau
Le château de Montmoreau, situé dans la commune nouvelle de Montmoreau en Charente, est dominé par un unique corps de logis du XVe siècle. Il est flanqué de deux tours dont les bases sont plus anciennes et s'élève au‑dessus de la vallée de la Tude et de la petite ville. Les fossés du côté du plateau ont été comblés. Les rampants des pignons du grand logis portent des crochets flamboyants ; un pavillon occupe un côté et, à l’autre, une tourelle polygonale contient une vis d’escalier. L’accès se fait par une porte ornée d’accolades, de contre‑courbes et de pinacles, surmontée d’un tympan portant un bas‑relief héraldique. Du château primitif, détruit pendant la guerre de Cent Ans, subsistent des vestiges de l’enceinte intérieure, une porte monumentale, un pan de mur et deux tours ; le logis actuel a été rebâti entre ces tours, sur les remblais, au XVe siècle. La seigneurie est attestée depuis 1075 et appartenait alors à Alo (ou Alon), premier seigneur connu ; sa famille conserva la seigneurie jusque vers 1320. Selon Simonnaud, la seigneurie fut vendue en 1376 à Raymond de Mareuil ; au XVe siècle Guy puis Jean de Mareuil furent barons de Montmoreau. Par la suite, la possession passa aux Prévost de Sansac, aux Rochechouart, puis à la famille irlandaise des Perry, qui la détenait jusqu’au milieu du XIXe siècle. Le château a servi de gendarmerie et a été dévasté pendant la Seconde Guerre mondiale ; il fut ensuite acquis et partiellement restauré par M. Tête, artiste peintre et sculpteur. La chapelle, classée monument historique, est romane et pourrait avoir été bâtie par les moines qui édifièrent l’église Saint‑Denis. Elle comprend deux parties non contemporaines : une nef de deux travées du milieu du XIIe siècle et un chœur à plan tréflé de la fin du XIIe siècle, avec une rotonde centrale couverte d’une coupole et trois absidioles égales voûtées en cul‑de‑four. La coupole était primitivement enduite et ornée de fresques (martyre de saint Eutrope et diverses figures de saints) dont il ne reste rien. À l’extérieur, le chevet est décoré d’arcatures amorties reposant sur des pilastres à impostes ; ces arcs, très hauts par rapport à l’intérieur, laissent supposer l’existence d’un étage disparu. Certaines sources évoquent une datation possible du XIe siècle pour la chapelle située dans les jardins, mais les éléments architecturaux visibles renvoient principalement aux aménagements des XIIe et XVe siècles. La chapelle a été classée le 15 mai 1952 et les façades et toitures du château le 18 septembre 1952.