Château de Montreuil-Bellay en Maine-et-Loire

Patrimoine classé Patrimoine défensif Château de la Loire Château Médiéval et Renaissance

Château de Montreuil-Bellay

  • Place des Ormeaux
  • 49260 Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay vue aérienne
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Château de Montreuil-Bellay
Crédit photo : Manfred Heyde - Sous licence Creative Commons
Propriété privée ; propriété de la commune

Période

XIe siècle, XIIIe siècle, XIVe siècle, XVIIe siècle

Patrimoine classé

Château y compris les parties subsistantes du mur d'enceinte (cad. BI 16, 87, 96) : classement par arrêté du 18 juin 1979 ; Les anciennes écuries et greniers du château, en totalité, ainsi que les sols des parcelles n° 87, 89, 94, 297, 298, 362, 422, constituant l'assise du château, y compris le mur de clôture bordant côté nord-est de la parcelle n° 87, figurant au cadastre section BI, tels que colorés et délimités en rouge sur le plan annexé à l'arrêté : classement par arrêté du 28 février 2022

Origine et histoire du Château de Montreuil-Bellay

Le château de Montreuil-Bellay est une vaste construction médiévale, plusieurs fois remaniée, qui domine le cœur de l'ancienne ville close de Montreuil-Bellay, dans le Maine-et-Loire. Le site, anciennement rattaché au pagus pictavensis et au diocèse de Poitiers, occupe la confluence de deux voies importantes de la région et se trouve près d'un pont sur le Thouet mentionné au IXe siècle ; un moutier établi à la tête du pont a donné son nom à la localité. Au XIe siècle, le comte d'Angers Foulque Nerra s'empare du lieu et y installe un castrum sur un oppidum pour assurer la sécurité du Loudunois et surveiller les vicomtes de Thouars, dans la continuité d'une politique de fortification qui l'amène à établir plusieurs châteaux dans la région. En 1025 il concède la seigneurie à son vassal Berlay, dont le nom évoluera en Bellay, donnant ainsi celui de Montreuil-Bellay à la cité. Les descendants de Berlay jouent un rôle local important mais entrent à plusieurs reprises en conflit avec les comtes d'Anjou : le château subit notamment des sièges au XIIe siècle, dont celui de 1147-1151 mené par Geoffroy Plantagenêt, qui conduit à la destruction de la haute tour et à l'emprisonnement de Giraud II Berlay, puis à sa libération sous l'égide du roi de France avec l'engagement de ne pas reconstruire de fortification majeure. Au fil des générations, la famille Berlay maintient son influence régionale et entretient des liens avec la cour d'Anjou et d'autres seigneuries voisines.

Au début du XIIIe siècle, après le rattachement du comté d'Anjou à la Couronne, Philippe Auguste fait exécuter d'importants travaux sur le château : remparts, tours, fossés et une tour maîtresse cylindrique sont mentionnés dans des devis de la chancellerie, qui indiquent la construction de tournelles, d'une porte, l'approfondissement de douves et l'élévation de murs défensifs. Le roi séjourne à Montreuil-Bellay en 1208 et la place retrouve un seigneur local fidèle à la couronne ; Louis VIII y revient en 1224 lors d'une expédition contre les barons poitevins. Par mariage, la baronnie passe ensuite à la maison de Melun ; Agnès Berlay épouse Guillaume II de Melun et transmet la seigneurie à leur descendance.

Durant la guerre de Cent Ans, à partir du milieu du XIVe siècle, le château et la ville nécessitent des renforcements : des douves sont creusées autour de la basse-cour, des habitats troglodytiques y sont aménagés, la chapelle castrale s'effondre en 1382 et la basse-cour se densifie en logements. Entre 1382 et 1415, Guillaume IV de Melun fait édifier de nouvelles fortifications, dont une tour neuve et des aménagements pour surveiller le pont et protéger la basse-cour, tandis que des réparations de la tour maîtresse et des subsides royaux témoignent de l'attention portée à la place.

Après la mort de Guillaume IV à Azincourt, la seigneurie passe par mariage à la maison d'Harcourt. Guillaume d'Harcourt et Yolande de Laval entreprennent d'importants travaux entre le milieu et la fin du XVe siècle qui transforment la forteresse en palais seigneurial : construction du Logis vieux en plusieurs phases, élévation d'un châtelet d'entrée à deux tours, aménagement d'un boulevard maçonné destiné à l'artillerie, édification d'un Logis neuf face au Thouet flanqué de tours et d'un escalier d'apparat, création d'un logis dit « des chanoines » contenant des offices et une étuve à hypocauste, ainsi que la reconstruction de la collégiale Notre-Dame, entreprise après une demande d'indulgences en 1472 et menée jusqu'à la fin du siècle. Plusieurs éléments intérieurs portent des décors ou ont été restaurés, comme l'oratoire décoré et restauré en 1909 par Henri Magne. Les séjours de rois — Charles VII, Charles VIII et des visites de Louis XI à l'église — soulignent l'importance de la résidence.

Aux XVIe et XVIIe siècles la seigneurie passe aux Orléans-Longueville, puis, au milieu du XVIIe siècle, à la famille de Cossé-Brissac par l'intermédiaire de mariages et d'acquisitions. La Révolution entraîne la saisie du château en 1792 et son usage comme prison pour femmes royalistes ; il est vendu comme bien national en 1796 à Augustin Glacon, puis racheté par les La Trémoille en 1815 et revendu en 1822 à Jean Niveleau. La tour maîtresse est détruite avant 1840, et une restauration est entreprise en 1860 par l'architecte Charles Joly-Leterme pour la famille de Grandmaison, qui conserve la propriété jusqu'au XXe siècle ; le château passe ensuite dans la succession familiale et appartient aujourd'hui à la famille de Thuy.

Le monument a été remanié aux XIe, XIIIe, XIVe et XVIIe siècles et a fait l'objet d'une protection au titre des monuments historiques par un classement de 1979 ; les anciennes écuries et greniers ont par la suite fait l'objet d'inscriptions et d'un classement complémentaire en 2019 et 2022. Architectoniquement, les cuisines, longtemps indépendantes pour des raisons de sécurité incendie, sont reliées au XVe siècle au logis par une galerie couverte. Parmi le mobilier et les œuvres conservées, on note un double portrait de musiciens attribué au peintre Alexis Grimou, exposé dans le salon de musique.

Liens externes