Origine et histoire du Château de Murat
Les restes du château de Murat dominent le bourg du côté sud‑ouest, sur un éperon rocheux contourné au sud par une boucle du ruisseau de Murat, affluent de rive gauche de l'Aumance, dans la commune de Murat (Allier, Auvergne‑Rhône‑Alpes). Il s'agit d'une des plus anciennes châtellenies du Bourbonnais, dont les origines remontent au moins au XIe siècle et qui aurait été érigée vraisemblablement sur l'emplacement d'un poste fortifié de la défense romaine. L'enceinte, qui suit le contour du promontoire et prend la forme d'un trapèze très irrégulier, comportait sept tours dont six étaient circulaires. L'entrée devait se trouver à l'est et être accessible par un pont‑levis ; une porte fortifiée avec un couloir voûté prolongeait cet accès. Deux cours intérieures structuraient l'ensemble : la basse‑cour et celle du donjon. Un donjon puissant se dressait à l'extrémité nord‑est ; une salle voûtée subsiste à sa base. Les restes de l'enceinte et de plusieurs tours sont encore visibles au milieu des broussailles. Château majeur du Bourbonnais, il est attesté dès le XIe siècle par un acte d'Archambaud III de Bourbon et ses défenses furent renforcées au XIIIe siècle puis de nouveau sous le duc Louis II. Béatrice de Bourgogne, dame de Bourbon et épouse de Robert de Clermont, y trouva la mort le 1er octobre 1310, et Isabelle de Valois, épouse du duc Pierre Ier, y résida. La forteresse ne fut pas modernisée pour devenir une résidence confortable et cessa d'être une résidence ducale. Après la saisie du duché à la suite de la défection du connétable de Bourbon, la place fut démantelée et la seigneurie remise au chancelier Duprat, et le château tomba ensuite en ruines, comme le signale Nicolas de Nicolay. Le financier italien Sébastien Zamet devint seigneur engagé, puis la seigneurie passa à son fils Jean Zamet, puis à son petit‑fils Jean II Zamet. Murat fut le siège d'une des châtellenies ducales, puis royales, du Bourbonnais ; le siège fut transféré au XVIIIe siècle à Montmarault. L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques en 1930.
