Château de Nantouillet en Seine-et-Marne

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de style Renaissance

Château de Nantouillet

  • 15-23 Rue de Meaux
  • 77230 Nantouillet
Château de Nantouillet
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Château de Nantouillet
Crédit photo : Thor19 - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVIe siècle

Patrimoine classé

Château : classement par liste de 1862

Origine et histoire du Château de Nantouillet

Le château de Nantouillet, de type Renaissance, a été édifié dans les années 1520 à Nantouillet en Seine‑et‑Marne pour Antoine Duprat, seigneur du lieu et grand chancelier de François Ier. L'édifice s'inscrit dans une enceinte flanquée de tours massives et entourée de larges fossés, et l'accès à la cour d'honneur se faisait par un portail monumental précédé d'un pont‑levis aujourd'hui disparu. Le corps de logis ouvre sur la cour d'honneur et la plus belle façade donne sur le jardin ; la construction subsiste encore et elle a été classée monument historique dans la seconde moitié du XIXe siècle, mais son état général reste dégradé et nécessiterait une restauration importante. Le château occupe un petit promontoire au cœur du village de Nantouillet, situé au nord‑ouest du département de Seine‑et‑Marne, en Île‑de‑France, à proximité de lieux historiques comme Thieux, Juilly, Dammartin‑en‑Goële, Le Plessis‑Belleville et Oissery.

Nantouillet est mentionné dès la fin du XIe siècle et la seigneurie relevait du comté de Dammartin ; plusieurs seigneurs médiévaux y sont attestés par les archives et les sceaux conservés. Vers 1430 la seigneurie passa par alliance à la maison de Melun, qui fut probablement propriétaire d'un château fort antérieur, dont on ne retrouve toutefois aucun vestige au sol. C'est sur les vestiges éventuels de cette forteresse médiévale qu'Antoine Duprat fit construire la nouvelle résidence au début du XVIe siècle, s'inspirant de l'architecture de la Renaissance italienne qu'il avait découverte lors de son séjour en Italie. De style Louis XII tardif, le château mêle des éléments de tradition féodale, tels que l'enceinte et les tours, et des motifs renaissants visibles dans le portail, le corps de logis et la mise en scène du jardin.

Le plan cadastral napoléonien de 1808 montre une enceinte pourvue de quatre grosses tours d'angle et d'au moins deux tours secondaires, l'ensemble s'étendant, fossés compris, sur une surface d'environ 15 000 m2. Les travaux semblent avoir commencé autour de 1519‑1520 : une inscription datée de 1521 sur l'embrasement sculpté d'une fenêtre côté jardin confirme cette période et le logis fut rapidement habitable, recevant même François Ier à plusieurs reprises. En 1532 le roi et son chancelier signèrent au château une ordonnance sur le cours des monnaies, et c'est à Nantouillet qu'Antoine Duprat mourut en 1535.

La seigneurie demeura dans la famille Duprat jusqu'aux années 1775‑1777 et les héritiers poursuivirent des travaux au XVIe siècle, remplaçant notamment les tuiles par de l'ardoise et procédant à des reprises de maçonnerie. Le château et le village connurent les violences des guerres de Religion : attaques en 1565, prise et pillage par les Ligueurs en 1590 en l'absence du gouverneur, et renforcement des fortifications par Henri IV. Au XVIIe siècle, pendant la Fronde, le château offrit refuge à un conseiller du roi qui y mourut, et au XVIIIe siècle il fut vendu en 1753 à Lallement, qui prit le titre de comte de Nantouillet ; l'édifice déclina ensuite et fut utilisé comme bâtiment de ferme. La seigneurie fut confisquée à la Révolution puis vendue en 1807 à Jacques‑Robert Delalande ; le château resta dans sa descendance au moins jusqu'en 1898, période où une aile avait déjà été partiellement démolie au profit de matériaux de construction.

La description s'appuie principalement sur le dossier iconographique de Claude Sauvageot publié en 1867, complété par des interventions plus récentes qui n'ont pas modifié profondément l'édifice. De l'enceinte il subsiste peu de murs mais l'emplacement des tours est lisible sur des plans anciens ; la principale tour proche de l'entrée, en briques, présente de larges fenêtres à meneaux. L'entrée, située au sud‑ouest près de la tour principale, comporte un pont dormant et un portail en forme de portique de style Renaissance, percé d'une porte cochère et d'une porte piétonne ; on distingue encore les saignées qui permettaient autrefois le mouvement du pont‑levis. Le portail est richement décoré : pilastres, linteau sculpté et niches aujourd'hui vides à l'exception d'un dais abritant une statue mutilée de Jupiter ; la devise latine « Virtuti fortuna vincit » subsiste au‑dessus du porche.

La cour, aujourd'hui unifiée, était à l'origine divisée en une basse‑cour ou cour des écuries près de l'entrée, desservant les communs et les dépendances agricoles, et une cour d'honneur donnant accès au logis par la porte d'honneur et le pavillon du portail maintenant disparu. Le corps de logis, organisé en U autour de la cour d'honneur, conserve trois ailes : l'aile centrale ouverte sur le jardin à l'est, l'aile nord destinée aux communs et l'aile sud qui accueille le porche d'entrée. Le porche en anse de panier est décoré de dauphins recomposant une fleur de lys, d'un blason central surmonté d'une salamandre et de blasons martelés, et la porte principale ouvre sur un grand escalier en pierre, chef‑d'œuvre de la période flamboyante qui relie les appartements et la chapelle à l'étage.

Au rez‑de‑chaussée se trouvent des pièces de service et de réception, dont une salle des gardes dotée d'une cheminée ornée des trèfles des armoiries et de trois médaillons représentant Jupiter, Mercure et Minerve, ainsi que la fenêtre portant le millésime 1521. L'étage distribue la chapelle orientée vers le jardin, les appartements d'Antoine Duprat avec accès privé à l'oratoire, une grande galerie aujourd'hui disparue et l'appartement dit du roi ; l'aile nord comprend cuisine, garde‑manger et logements des communs desservis par un escalier à vis. La façade est et sa tourelle centrale abritant la chapelle se distinguent par leurs fenêtres ogivales, un double perron donnant sur le jardin et des tourelles d'angle décorées ; le jardin, aménagé en terrasses et cheminements, a été remanié au fil des époques et comportait autrefois un puits, des allées de ronde et des petites tourelles avec accès aux fossés. Des sources postérieures notent une fontaine jaillissant d'une petite tourelle sud en 1898 et la présence ancienne d'un jeu de paume signalée en 2015, dont l'emplacement précis n'a toutefois pas été retrouvé.

Liens externes