Origine et histoire du Château de Neuville-sur-Oise
Le château de Neuville-sur-Oise, inscrit au titre des monuments historiques depuis 1952, témoigne de sept siècles d'histoire sur les rives de l'Oise et conserve un fonds d'archives d'une ampleur dépassant le cadre local. La seigneurie appartient d'abord à la famille Deliès de Pontoise, descendante des Valois, puis passe aux barons de Conflans. Sous Charles de la Grange, baron de Conflans et père d'Anne de La Grange-Trianon, les deux ailes et le corps central sont élevés dans l'état que l'on connaît aujourd'hui (1640-1654). En 1775, la propriété est vendue à Florimond, comte Mercy d'Argenteau, ambassadeur d'Autriche en France sous Louis XV et Louis XVI. Pendant la Révolution, le domaine est cédé à un négociant nommé Picquefeu, qui fait brûler les registres et titres féodaux. En mai 1822, la famille Cornudet des Chomettes achète le château et y entreprend d'importants travaux d'aménagement, d'embellissement et de terrassement, touchant notamment la toiture, les façades, les boiseries et les fenêtres. Cette famille d'Empire, fortunée et liée à diverses alliances (Vanlerberghe, La Redorte, Suchet d'Albuferat), se consacre aussi à la politique. Le comte Joseph Alfred Cornudet des Chomettes, dernier représentant de cette lignée, a trois filles issues de son mariage avec Jeanne de Villeneuve Bargemon : l'aînée épouse le marquis de Chabrillan, Edmée épouse le marquis de Saint Chaman (tué pendant la Première Guerre mondiale) et la troisième épouse le baron Petit de Beauverger. En 1960, Bertrand de La Poëze d'Harambure, mari de Jeanne de Chabrillan, devient propriétaire d'un domaine qui couvre alors 130 hectares de cultures ; il est maire de Neuville-sur-Oise à partir de 1959 et soutient l'implantation de la Ville Nouvelle de Cergy-Pontoise, marquant ses mandats par la construction d'une école et le don de plus de 5 000 m² pour créer la place centrale du village. Progressivement exproprié au profit de la ville nouvelle, il obtient toutefois, lorsque le projet de 1989 prévoit la construction d'une autoroute et d'une station d'épuration devant le château, la vente de l'ensemble de la propriété à l'Établissement public. Après la cession, il restaure d'anciennes maisons du village ; ses descendants restent liés à Neuville par le caveau familial au cimetière. Depuis l'acquisition par l'Établissement public en 1989, le château a été laissé à l'abandon et a souffert du vandalisme, jusqu'à ce qu'en 2001 le maire Jacques Feyte trouve une solution pour y installer un centre de retraite avec le groupe Epinomis. Avant la vente à l'Établissement public, la propriété est démeublée : les statues du parc sont transférées quai Voltaire à Paris, les meubles et bibelots sont partagés entre les quatre fils (l'un d'eux emportant une partie du mobilier au château impérial d'Artstetten en Autriche) et le reste est dispersé lors d'une vente aux enchères sur place. Les archives du château font l'objet d'un dépôt privé aux Archives départementales du Val-d'Oise : 30 cartons retracent l'histoire ancienne et 190 cartons celle du domaine, constituant un chartrier offrant une fresque rare de la vie familiale et publique depuis l'ancienne seigneurie et les institutions de l'Ancien Régime jusqu'à la gestion du domaine. Des restitutions présentent par ailleurs la vue du grand parterre et de l'allée latérale au XVIIIe siècle.