Origine et histoire du Château de Nontron
Le château de Nontron, implanté sur la commune de Nontron (Dordogne, Nouvelle-Aquitaine), est protégé au titre des monuments historiques. Il se dresse au nord du département, en Périgord vert, sur un promontoire dominant la vallée du Bandiat d'environ quarante mètres, à proximité de l'avenue du Général‑Leclerc et de la route départementale 675. À la fin du VIIIe siècle, une forteresse existait à cet emplacement et Roger, comte de Limoges, la donna aux religieux de Charroux pour y établir un monastère; l'édifice est mentionné comme Castrum Netronence en 769 puis Castrum Netronensem en 785. Chef‑lieu d'une centaine au haut Moyen Âge, Nontron apparaît encore en 921 sous le nom de Centena Nontronensis. Le castrum fut remplacé au XIe siècle par une forteresse qui donna naissance à une archiprêtrie et à une châtellenie, enregistrée dans les comptes de la sénéchaussée du Périgord en 1365. Selon la tradition, Richard Cœur de Lion aurait été blessé en 1199 lors du siège de Nontron. En 1258, le château fut intégré à la vicomté de Limoges. En 1377, Bertrand du Guesclin séjourna à Nontron avant d'attaquer le château des Bernardières aux mains des Anglais. Du début du XVIe siècle jusqu'en 1655, les familles de Puysilhon et du Faure de la Roderie possédèrent le château, alors appelé château des Peytavis. En 1569, pendant les guerres de Religion, Nontron fut prise par les troupes de Coligny qui massacrèrent les 80 défenseurs de la forteresse. Henri IV vendit le château en 1600 à la maison de Coulonges‑Pompadour. Le bâtiment fut incendié en 1672 puis à nouveau en 1713; à partir de 1751, Jean‑Charles de Lavie fit bâtir un nouveau château sur les assises de la forteresse précédente, achevé en 1788. Un incendie en 1850 entraîna une importante restauration. Le château a ensuite appartenu successivement aux familles de La Ramière, Mazerat, Lagorsse et Saint‑Sernin. Il a été inscrit au titre des monuments historiques le 9 novembre 1984 pour ses façades et toitures ainsi que pour la bibliothèque et ses boiseries. Acheté dans les années 1970 par Marie Camille de Monneron, il abrita de 1980 à 2003 un musée des poupées présentant des intérieurs en miniature et des jouets anciens. Racheté par la commune de Nontron en 1984, il accueille depuis 2009 au rez‑de‑chaussée le Pôle expérimental des métiers d'art de Nontron et du Périgord‑Limousin (Pema). En 2020, la Fondation du patrimoine a lancé une souscription et le château a été retenu parmi les sites de Nouvelle‑Aquitaine soutenus par le Loto du patrimoine; il doit recevoir une aide de 100 000 euros de la Mission Patrimoine et la mission mécénat du groupe Axa prévoit également un versement de 100 000 euros. L'ancienne forteresse comprenait des courtines, un donjon, des tours, une chapelle romane et des logis munis de chemins de ronde; des caves voûtées subsistent de cet ensemble. L'édifice actuel, de plan rectangulaire orienté nord‑sud, présente un rez‑de‑chaussée surmonté d'un étage et d'un niveau de combles mansardés. Les façades est et ouest, identiques, sont marquées par un avant‑corps central de trois travées encadré de pilastres à bossages et surmonté d'un fronton triangulaire sculpté portant un médaillon avec un M majuscule. De part et d'autre de cet avant‑corps, le bâtiment développe quatre travées au nord et au sud, et les combles sont éclairés par trois lucarnes. Un petit bâtiment d'un étage accolé à l'extrémité sud abrite le bureau de l'office de tourisme du Périgord Nontronnais. À l'est, au pied du château, s'étage un parc en terrasses appelé jardin des Arts.
