Période
3e quart XVIe siècle, XVIIe siècle, XVIIIe siècle
Patrimoine classé
L'ensemble du château proprement dit ; les douves ; le sol de la cour d'honneur et des parterres (cad. D4 404) : classement par arrêté du 11 juillet 1960 - Le parc entourant le château entre les douves et la Seine (cad. D 390 à 396, 400 à 402, 406 à 408) ainsi que les parcelles C 202 et 226 se trouvant au nord-ouest de la Vieille Seine ; la grande allée reliant le château à la R.N. 51 (cad. D 418 à 420) , y compris le vieux pont de pierre sur lequel passe cette allée : inscription par arrêté du 10 juillet 1961 - Le pavillon de chasse en totalité (cad. D 114) : inscription par arrêté du 10 octobre 2008 - Les communs du château, en totalité (cad. D 718, 403, 405) : classement par arrêté du 20 janvier 2009
Origine et histoire du Château de Noyen
Le château de Noyen, situé rue du Château à Noyen-sur-Seine (Seine‑et‑Marne), est une demeure édifiée au XVIIIe siècle sur l'emplacement d'un domaine antérieur. Il est précédé d'une cour d'honneur bordée de communs élevés entre 1553 et 1556 pour François de Kernevenoy, dit de Carnavalet, grand écuyer du roi Henri II, afin d'y établir un haras royal. Du premier château construit au XVIe siècle pour François de Kernevenoy, il ne subsiste aujourd'hui que ces communs. Le premier édifice fut élevé de 1554 à 1556 par l'architecte Philibert Delorme, alors au service du roi, et son entretien, notamment des écuries, resta à la charge de la cour jusqu'à la mort du propriétaire en 1571. La seigneurie passa ensuite par succession et mariages aux familles Kernevenoy, Fleuriot et d'Acigné, puis aux frères Claude et Charles qui virent Carnavalet et Noyen érigés en comté. En 1715 la propriété fut vendue à Corentin de Carné, transmise à son fils Louis‑Joseph, puis cédée en 1736 à Charles Jean‑Pierre Barentin de Montchal. Ce dernier entreprit d'importants aménagements, notamment la création d'une vaste avenue d'accès et la plantation de deux rangées de peupliers, en échangeant quelques parcelles par acte du 22 juin 1738. À la mort de son fils Charles‑Paul, la famille fit démolir l'ancienne demeure en ne conservant que les communs. La comtesse de Montchal fit alors édifier le château actuel en grès et briques, remplacer la porte par une grille précédée d'un fossé sec et aménager les abords ; les travaux s'achevèrent en 1770. Lors de la Révolution, Charles Jean‑Pierre, devenu propriétaire, émigra avec son épouse Jeanne, née Combres de Bressolles, et leur fils Charles‑Paul, et le château fut mis sous séquestre et déclaré bien national à partir de 1794. Charles‑Paul épousa en 1796 Antoinette Toison de Rocheblanche à Erfurt ; la famille s'exila en Angleterre où naquit leur fille Marie‑Louise en 1800, puis rentra en France sous le Premier Empire et récupéra la propriété. Charles Jean‑Pierre mourut en 1823 et la succession passa à Charles‑Paul, dont la fille Marie‑Louise épousa Félix Le François des Courtis à Noyen en 1824 ; le domaine échut à ce dernier après le décès de son beau‑père en 1829. Le couple se sépara en 1839 au profit d'Auguste Rodolphe Darblay, qui exploita le domaine avec ses petits‑fils Jules, Henri et Léon Muret et y installa notamment une distillerie de betteraves. Après plusieurs successions familiales, la propriété entra par mariage dans les familles Lemercier puis Salin et demeure aujourd'hui en indivision entre les descendants des huit enfants de Pierre‑Edmond Salin et Thérèse Lemercier. Le domaine comprend le château, deux ailes de communs et un parc d'environ soixante hectares ; les communs datent du XVIe siècle et ont été partiellement remaniés lors de la reconstruction du XVIIIe siècle. L'architecture présente des similitudes avec le château voisin de La Motte‑Tilly, ce qui a laissé supposer une intervention possible de l'architecte François‑Nicolas Lancret. L'avenue d'accès, autrefois bordée de deux rangées de peupliers de chaque côté, a vu ses arbres remplacés par des platanes après l'ouragan du 22 juin 1861. Une ferme attenante aux communs est encore exploitée par un agriculteur indépendant et l'église du village était à l'origine la chapelle du premier château. Le château, ses dépendances et son parc sont protégés au titre des monuments historiques : ils font l'objet d'inscriptions et de classements par arrêtés des 11 juillet 1960, 10 août 1961, 20 janvier 2008 et 20 janvier 2009. Aujourd'hui le domaine appartient en copropriété et a été cédé à la Fondation Mérimée, qui entreprend sa réhabilitation en vue d'ouvrir le château et son parc au public.