Château de Panloy à Port-d'Envaux en Charente-Maritime

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de style Louis XV

Château de Panloy

  • Domaine de Panloy 
  • 17350 Port-d'Envaux
Château de Panloy
Château de Panloy
Château de Panloy
Château de Panloy
Crédit photo : De Jaucourt - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVIIe siècle, XVIIIe siècle, XIXe siècle

Patrimoine classé

Le domaine de Panloy, en totalité ainsi que le sol des parcelles correspondantes, situé sur les parcelles n° 371, 372, 374, 375, 376, 377, 378, 379, 380, 419, 423, 433 figurant au cadastre section ZT : inscription par arrêté du 6 décembre 2021

Origine et histoire du Château de Panloy

Le château de Panloy, situé à Port-d'Envaux en Charente-Maritime, est habité par les descendants de la maison de Grailly. L'édifice primitif, attribué à une Renaissance tardive, se manifeste principalement par les petits pavillons d'angle ornés de colonnettes. Au XVIIIe siècle une importante restauration est décidée et confiée à l'architecte Barbier de Noisy ; le château fait l'objet d'un nouvel entretien entre 1770 et 1772 sous l'impulsion du baron de Saint-Dizant. Un incendie en 1812 contraint à reconstruire l'aile droite. Guillaume de Ransanne(s) est connu comme premier seigneur de Panloy ; le titre passa ensuite aux Moreau, qui furent seigneurs du début du XVe siècle à 1680. La seigneurie fut saisie et vendue à plusieurs reprises ; le 8 juillet 1760 elle entre dans la dot de Marie Sarry apportée à Jacques Michel, baron de Saint-Dizant, qui restaure la demeure en ne conservant qu'un pavillon d'entrée de l'ancien château. Leur fille Anne-Marie épouse en 1785 le marquis de Grailly ; la famille conserve le château depuis cette alliance et l'habite encore aujourd'hui. Pendant la Révolution la marquise utilise la loi du divorce pour préserver le domaine ; son mari, amnistié, revient en 1802 et ils se remarient en 1806, et le mobilier d'époque Louis XV est resté dans les intérieurs.

Le château actuel, en forme de U et à un étage, présente sa façade principale au nord. Le corps de logis central, en avancée, comporte six fenêtres décorées surmontées d'agrafes sculptées de feuilles d'acanthe, et un fronton triangulaire couronné au XIXe siècle de lions soutenant un blason ; ce fronton porte une urne funéraire en acrotère. Les lucarnes ont été transformées au XIXe siècle lors de la suppression du toit à la Mansart, remplacé et rehaussé dans le goût du siècle ; des ajouts et ornements datés des travaux entrepris vers 1870 par le marquis Gaston de Grailly complètent l'élévation, et des lucarnes à fronton sculpté furent posées en 1877. Les deux ailes comprennent plusieurs grands pavillons et les toitures sont en ardoise ; une longue terrasse à balustrade de pierre domine la Charente. Il existait deux constructions distinctes sur le domaine : un vieux château de la Renaissance et un plus récent, probablement du début du XVIIe siècle ; du premier ne subsistent que quelques éléments, notamment une cave et un pavillon de style fin Renaissance qui fait face à un pavillon plus tardif, peut-être du milieu du XVIIIe siècle, tous deux ornés de colonnettes, chapiteaux et caissons sculptés de motifs floraux, de lions et de masques. Le pigeonnier est particulièrement complet et bien conservé : il s'agit d'une fuie cylindrique de 3 000 boulins en terre cuite, coiffée d'un lanternon, signée et datée de 1620 ; sa taille, conforme à la législation de l'époque, témoigne de l'importance du domaine.

Après une première protection partielle en 1983, l'ensemble du domaine a été inscrit au titre des Monuments historiques en 2021. Le parc, dessiné au XVIIIe siècle et réaménagé au XIXe siècle, figure au pré-inventaire des Jardins Remarquables ; l'allée principale date du XVIIIe siècle, on y trouve une charmille et, près du fleuve, un ancien jardin divisé en six carrés entourés de viviers. Les écuries, construites vers 1870 et d'imposantes dimensions, rappellent la fonction de demeure estivale et de chasse : les boxes conservent les noms des chevaux et une grande salle attenante servait au rangement des voitures hippomobiles ; ces installations accueillent aujourd'hui des pensions équestres.

Le château se visite : des visites guidées permettent de découvrir les salons, la salle à manger, la galerie de chasse, une chambre et les combles, tous meublés avec du mobilier d'origine et d'époque. On y voit des objets insolites témoignant de la vie d'autrefois, tels qu'une chaise à porteurs du XVIIIe siècle avec ses bâtons, une baignoire en métal sur piètement en bois à roulettes d'époque Louis XV, une rare cafetière du début du XIXe siècle encore en état de marche, ou une trompette de calèche ; la galerie présente environ 150 trophées de chasse. Les extérieurs peuvent être visités librement : écuries, pigeonnier, chapelle, buanderie, boulangerie et jardins sont accessibles aux visiteurs.

Parmi les personnalités liées au château figurent le marquis Gaston de Grailly et la créatrice de mode Isabelle Allard (1944).

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