Origine et histoire du Château de Pau
Le domaine national de Pau comprend le château et ses jardins, la Basse Plante et le parc. À l'origine il s'agit d'un poste fortifié, probablement édifié par les vicomtes de Béarn au XIIe siècle : les tours Mazères et Billère ainsi que les vestiges d'un donjon primitif datent de cette période et une mention écrite apparaît dès 1131. Par la suite furent ajoutées la tour Mazères, le premier donjon puis la tour Montauser, et la place forte évolua au fil des siècles. À la fin du XIIe siècle, le château passe aux comtes de Foix, puis, au XIVe siècle, il est profondément transformé par Gaston III dit Fébus qui fait notamment édifier une grande tour en brique (le donjon Gaston‑Fébus) et la tour du Moulin, aménage glacis, chemin de ronde et défenses. Pau devient capitale du Béarn, et le château occupe désormais un rôle stratégique et symbolique. Entre 1462 et 1472 Gaston IV modifie fortement l’édifice : il atténue son caractère martial, surélève et perche d'ouvertures certaines ailes, couvre les tours et installe le château au cœur du pouvoir béarnais en fixant la Cour majour à Pau. Aux XVIe siècle la résidence est remaniée dans le goût de la Renaissance par les souverains de Navarre — Henri d'Albret, Marguerite d'Angoulême, puis Jeanne d'Albret et Antoine de Bourbon — qui enrichissent aussi les jardins. Le château est le berceau d'Henri de Navarre, futur Henri IV, et les aménagements résidentiels et paysagers atteignent alors leur apogée. À partir du XVIIe siècle l'édifice se détériore progressivement ; à la Révolution il est en très mauvais état et sert de caserne, tandis que les jardins sont amputés de portions (Haute Plante, Vigne du Roi, jardin des Berceaux). Sous la Restauration des travaux d'urgence sont menés par l'architecte Latapie, puis, à partir de 1838, Louis‑Philippe commande une restauration plus ambitieuse confiée notamment aux architectes Lefranc et Abbadie, qui modifient des façades et ajoutent une tour à l'ouest. Napoléon III poursuit et complète les travaux au milieu du XIXe siècle avec la réalisation d'un péristyle, de la tour Napoléon III et d'un corps de logis encadrant le donjon. Classé monument historique en 1840, le château prend progressivement une vocation mémorielle et muséographique. Les jardins, largement dessinés au XVIe siècle, ont connu des pertes à la Révolution mais la Basse Plante et le Grand Parc furent restitués à la couronne sous la Restauration grâce à une société de citoyens. Depuis 1927 le château abrite le musée national qui conserve collections et souvenirs liés à Henri IV et à l'histoire locale, et attire aujourd'hui environ 100 000 visiteurs par an.