Origine et histoire du Château de Penne
Le château de Penne est un château fort du XIIe siècle, aujourd'hui en ruines, dont les vestiges dominent la commune de Penne, dans le Tarn, en région Occitanie. Le site, occupé dès l'époque mérovingienne, a tenu un rôle important dans l'histoire du Quercy. Perché sur un piton rocheux et épousant strictement ses contours, il surplombe d'environ 120 mètres un méandre de l'Aveyron, sur la bordure nord de la forêt de la Grésigne, à une heure au nord de Toulouse. La plus ancienne mention connue date de 825, lors d'une visite du roi d'Aquitaine, Pépin. Le premier seigneur identifié, Geoffroi, partit en croisade en 1096 aux côtés de Raymond de Saint-Gilles. Érigé en fief en 1109 par le vicomte d'Albi, le castrum fut lié aux Templiers par des possessions et des protections de la vallée, sans que le château lui-même soit formellement attesté comme propriété du Temple. Vers 1176, les comtes de Toulouse conquirent le site sur les Trencavel. Lors de la croisade des Albigeois, Simon de Montfort assiégea la forteresse à partir de 1211 pendant quatre ans ; un nouveau siège eut lieu en 1228, mené par le roi. En 1223, Amaury de Montfort prit le château malgré l'absence de renforts et le manque d'eau, puis il passa de nouveau aux mains des partisans de l'hérésie. Le traité de Meaux de 1229 et un accord de 1243 imposèrent que Penne revienne au pouvoir royal ; Olivier et Bernard de Penne ne cédèrent d'abord pas mais se soumirent ensuite à Alphonse de Poitiers, qui confirma les privilèges des habitants, fit aménager le château et y installa les archives comtales. À la mort d'Alphonse, en 1271, Penne fut réuni au domaine royal. Pendant la guerre de Cent Ans, la forteresse changea de mains : prise par un capitaine gascon au service des Anglais en 1365, reprise par les Français en 1374, puis aux Anglais de 1384 à 1451. Le château fut démantelé en 1586 puis abandonné pendant plusieurs siècles. Il a été acquis au début des années 1980 par Me Breuil, puis racheté en 2006 par l'architecte Axel Letellier, qui a lancé un programme de restauration entre 2009 et 2011 ; les travaux, financés en partie par la région et le département à hauteur de 15 % chacun, ont représenté un budget annuel totalisant 80 000 euros, et le site a rouvert au public en juin 2010. Les ruines ont été classées monument historique par arrêté du 2 mai 1902. Le château s'étire sur une crête aiguë longue d'environ 150 mètres et large d'une vingtaine de mètres, parfois réduite à huit mètres ; la basse-cour, protégée par de simples murs, s'étend sur le flanc sud et doit être traversée pour accéder au châtelet. Le châtelet, bien conservé, comporte deux tours — une tour ronde du XIIIe siècle et une tour en éperon plus massive du XIVe siècle — et verrouille l'étroite plate-forme d'accès ; il renferme un assommoir de trois mètres sur trois et, au rez-de-chaussée de la tour ronde, une salle d'archères dont la maçonnerie est presque intacte. Le donjon domine l'ensemble et était entouré d'une enceinte irrégulière percée d'archères, dont subsistent aujourd'hui quelques vestiges ; le bâti représente environ 3 500 m². Le village de Penne reste niché au pied de la crête, dans le creux de l'épaulement.