Période
XIVe siècle, XVe siècle, XVIe siècle
Patrimoine classé
Les façades et les toitures du château ; le terre-plein ; le pont ; les fossés ; le colombier (cad. F 212, 367, lieudit Pesselières) : inscription par arrêté du 30 juin 2009 ; Le portail d'accès et ses murs de clôture, la chapelle de 1823, en totalité, les façades et toitures des bâtiments de la basse-cour (écuries et grange), les bâtiments et aménagements du potager enfin le parc qui laisse apparaître sa qualité paysagère (les prairies sont traversées par le ruisseau de Pesselières, le parc planté d'essences variées, a conservé ses bouquets d'arbres et ses allées), et conserve les anciens fossés du château ainsi que ceux de la basse-cour, aujourd'hui parties constituantes du parc. Il s'agit des parcelles numérotées 131, 200, 211, 213, 356, 358, 360, 362, 365 et 366 se situant dans la section F du cadastre de la commune : inscription par arrêté du 1er juillet 2025
Origine et histoire du Château de Pesselières
La seigneurie de Pesselières est mentionnée pour la première fois en 1170. Implanté sur les paroisses de Jalognes et de Groises, le domaine comprenait un château fort entouré de douves, une basse-cour, des étangs et plusieurs dépendances. Du XIVe au milieu du XVIIe siècle, les aveux et terriers décrivent une maison forte organisée autour d’une cour, protégée par un châtelet d’entrée flanqué de tours, de larges fossés franchis par un pont-levis, et bordée au sud par une basse-cour fossoyée abritant les bâtiments d’exploitation. Une grosse tour cylindrique flanquait le centre de la façade postérieure. Fortement endommagée pendant les guerres de Religion, la demeure fait l’objet de campagnes de reconstruction et de modifications aux XVIe et XVIIe siècles, qui affectent notamment la façade sur cour et l’aile sud‑est. Le plan du comté de Sancerre de 1674 représente le château en U, entouré de douves avec châtelet et pont‑levis, et la porte d’entrée à bossage donnant accès à un escalier en pierre à rampe sur rampe. Des éléments du XVe siècle subsistent dans l’aile nord‑ouest, la tourelle d’escalier et le corps de logis central, tandis que des travaux du XVIIe siècle réaménagent l’aile en retour sud‑est sur des fondations plus anciennes. Au XVIIIe siècle, le châtelet et le pont‑levis sont démolis, et au cours du XIXe siècle les fossés, les murailles et des pavillons d’angle sont supprimés ; l’aile sud‑ouest est partiellement démolie, la tour principale est surélevée et coiffée de créneaux, et l’aile sud‑est est en partie reconstruite et décorée dans un style néo‑gothique ou néo‑renaissance. Ces transformations, accompagnées de la reconstruction des communs et du déplacement du colombier, s’inscrivent dans un vaste réaménagement entrepris à partir des années 1880, qui comprend aussi l’aménagement de nouveaux jardins sur un plan dressé par le paysagiste Louis Cottin en 1882. Le dénombrement de 1700 décrit le château comme un grand corps de logis flanqué d’une tour centrale et d’autres bâtiments comprenant grande salle, chambres, chapelle et prison, ainsi que des fossés profonds et un pont‑levis en planches. Après la Révolution et sous la Restauration, le pont‑levis est remplacé par un pont dormant en pierre, les fossés sont comblés et les fortifications pour l’essentiel arasées. Propriétés successives : la famille de Livron puis, à la fin du XIVe siècle, la famille La Porte, qui conserve Pesselières jusqu’en 1639 ; Jean de Guibert acquiert ensuite les terres et entreprend d’importants travaux documentés en 1640 ; la seigneurie passe plus tard aux familles Robert, Puységur, puis à M. Boin qui fait édifier une chapelle en 1820, avant d’être achetée aux enchères en 1848 par Mme Mager, veuve Collard. La famille Collard demeure propriétaire jusqu’à la fin des années 1980 ; après une période d’abandon, des travaux de restauration sont engagés depuis le début des années 2000. Le château de Pesselières est inscrit au titre des Monuments historiques en 2009. Le parc romantique, créé dans la seconde moitié du XVIIIe siècle par le marquis de Puységur dans le goût anglais et restauré par la famille Collard vers 1880, conserve aujourd’hui des arbres centenaires — marronniers blancs et roses, ifs, magnolias, charmes, hêtres, noyers, chênes, érables, deux cèdres de l’Atlas, un cèdre du Liban et un hêtre pourpre — ainsi que des vestiges d’un jardin à la française, notamment une allée de buis tricentenaire longue d’environ trois cents mètres et un canal alimenté par deux sources. Une restauration engagée en 2009 a ajouté un labyrinthe de charmilles et plusieurs centaines de plantations choisies pour leur intérêt esthétique et botanique. Le parc reçoit le label Jardin remarquable en 2013, renouvelé en 2018 et 2023. Une rue de Sancerre porte le nom du Sénéchal de Pesselières et, chaque année le 1er juin, se tient à Pesselières l’une des foires annuelles dont l’origine remonte au haut Moyen Âge, réputée avec celle de Beaucaire comme l’une des plus anciennes de France.