Origine et histoire du Château de Pesteils
Le château fort de Pesteils, anciennement forteresse de Polminhac, se dresse sur un promontoire rocheux dominant le village de Polminhac et la vallée de la Cère, dans le Cantal. L’ensemble du bâtiment est classé au titre des monuments historiques depuis le 18 juillet 1994. Le donjon, haut de 40 mètres, date de la fin du Moyen Âge (XIVe‑XVe siècles) ; ses quatre premiers niveaux furent construits par Jean de Foulholes et l’ouvrage fut achevé au XVe siècle par Jean (ou Jacques) de Montamat, relié à un corps de logis de la même époque. Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, la famille de Pesteils fit agrandir le corps de logis et ajouter un pavillon d’angle, puis la demeure connut des remaniements au XVIIIe siècle sous les Cassagnes de Beaufort de Miramon. À la fin du XIXe siècle, puis lors d’une restauration et d’un agrandissement menés en 1901‑1902 sur les plans de l’architecte aurillacois Émile Lemaigre et réalisés par l’entreprise Moussié d’Aurillac, le château prit l’essentiel de son plan actuel et reçut des décors intérieurs néo‑gothiques. Le hall d’entrée conserve un remarquable escalier à double révolution. Des fresques du XVe siècle situées dans le donjon ont été restaurées en 2008 (prix Sotheby’s) et des plafonds peints du XVIIe siècle, illustrant des scènes de la mythologie grecque, ornent deux chambres au premier étage du corps de logis. Une cuisine ancienne, restaurée en 2000, a reçu le prix La Cornue. Des peintures murales du premier quart du XXe siècle réalisées par Félix Tourdes (1855‑1920) sont classées au titre des objets depuis 1980. Le parc, redessiné au début du XXe siècle, comprend une terrasse en terre‑plein, un jardin potager et un verger ; il a été inscrit au pré‑inventaire des jardins remarquables. Sur le plan historique, le château a été impliqué dans les événements du début du XVe siècle lorsque Renaud de Murat ravagea le Carladez et prit plusieurs forteresses, dont Polminhac ; il mourut à Paris en 1418. La seigneurie passa par alliances : Hélène de Teissières l’apporta à Jean de Foulholes, puis Benoîte de Foulholes la transmit aux Montamat, Anne de Montamat l’apporta en 1510 à Guy V de Pesteils, et plus tard Camille de Pesteils la transmit en 1608 aux Cassagnes de Beaufort de Miramon, qui firent édifier le corps de logis de plaisance adjacent à la tour. Le château est ouvert à la visite depuis 1956 et présente, en plus des peintures, mobiliers et tapisseries, des saynètes mises en scène par une vingtaine de personnages de cire réalisés par le musée Grévin. Il a servi de décor pour le film L’Éternel Retour en 1942 et pour des scènes du film Le Hobbit : Le Retour du roi du Cantal de Léo Pons en 2014.