Origine et histoire du Château de Pestillac
Le castrum de Pestillac, dit aussi Pestilhac, est un ensemble fortifié situé sur la commune de Montcabrier, dans le département du Lot, dominant la vallée de la Thèze et face à la bastide de Montcabrier. Autour du plateau castral subsistent plusieurs maisons-tours, sans doute résidences de chevaliers, ainsi que deux églises accolées ou chapelles. La seigneurie de Pestilhac, résidence des barons de la Châtaigneraie, était importante au Moyen Âge et comprenait les communes de Montcabrier, Cassagnes, Saint-Martin-le-Redon, Duravel, Soturac et des parts de Saint-Caprais, Frayssinet-le-Gélat et Puy-l'Évêque ; les bastides de Montcabrier et de Villefranche-du-Périgord ont été édifiées sur son territoire. La famille de Pestilhac apparaît dans les sources dès 1030, notamment liée à l’abbaye de Moissac et à la famille de Gourdon, et plusieurs de ses membres sont témoins d’actes charitables au XIe et au XIIe siècle. Certains membres de la famille ont adopté l’hérésie cathare et, pendant la croisade des Albigeois, les seigneurs de Pestilhac ont suivi le comte de Toulouse, ce qui a entraîné la saisie d’une grande partie de leurs biens par Simon de Montfort, dont le castrum, biens ensuite cédés à l’évêque de Cahors ; le castrum leur est rendu en 1229. Au XIIIe siècle, la famille porte parfois le nom de lieux tenus comme Bonafos, Guerre ou peut-être Cazals. En 1259, Gasc de Pestilhac tient la totalité du château mais une faible part de la ville ; en 1261 Bertrand de Pestilhac concède les terres où est fondée la bastide de Villefranche-du-Périgord. À la fin du XIIIe siècle, les Pestilhac concluent un paréage avec le roi de France qui favorise la création de la bastide de Montcabrier et l’extension de l’ancien castrum ; Montcabrier reçoit des coutumes en 1298. Les relations se détériorent ensuite entre Pestilhac et Montcabrier, et Amalvin de Pestilhac se plaint en 1302 d’incidents graves ; il finira par rejoindre le parti du roi d’Angleterre, sera déclaré rebelle au roi de France en 1342, et après avoir pillé la région sa troupe est interceptée et il est tué, le castrum étant alors pris et détruit. Un nouvel accord est passé en 1356, qui rend aux Pestilhac la seigneurie du castrum. La chapelle castrale du château était considérée comme le chef-lieu de l’archiprêtré, et l’édifice présente des caractères stylistiques permettant de distinguer quatre campagnes de construction : un bâtiment primitif attribué à la seconde moitié du XIe siècle, un nouveau vaisseau construit en deux temps dans la seconde moitié ou vers la fin du XIIe siècle, prolongé par un massif occidental un peu postérieur. La modénature du portail nord évoque des exemples du Périgord méridional relevant d’un "style 1200" de tradition angevine. Les ruines de l’église et du château de Pestillac sont inscrites au titre des monuments historiques le 16 février 1926.