Origine et histoire du Château de Peyrelade
Le château de Peyrelade se dresse en ruines sur un éperon rocheux dominant la vallée du Tarn, à 1,5 km au nord-est de Rivière-sur-Tarn, dans l'Aveyron (Occitanie). Implanté aux XIe–XIIe siècles, il contrôlait l'entrée des Gorges du Tarn et fut l'une des forteresses les plus importantes du Rouergue. Sa position stratégique en fit le lieu de luttes et de sièges pendant le Moyen Âge et les conflits postérieurs, notamment la guerre de Cent Ans, les assaults des routiers et les guerres de Religion. Le château fut démantelé au XVIIe siècle ; les sources évoquent les années 1633 et 1663, cette dernière attribuée à un ordre de Richelieu. Les vestiges donnent une bonne idée de son organisation défensive : une enceinte extérieure de plus de 250 mètres de long, haute d'environ 10 mètres et large de 2,1 mètres. L'ensemble est dominé par un piton rocheux de plus de 50 mètres portant un donjon auquel est adossée une tour ronde. Les restes conservent les dispositifs défensifs du XVe siècle et témoignent d'une triple enceinte médiévale desservie par portes et accès successifs. On reconnaît les emplacements d'un corps de logis, d'une place d'armes, d'un pont-levis et d'installations comme un four, une citerne et un beffroi. Propriété de la commune de Rivière-sur-Tarn, Peyrelade a fait l'objet de fouilles et de travaux de restauration engagés depuis 1977 sous l'impulsion de Pierre Bloy. Ouvert au public depuis 1996, le site accueille des visiteurs chaque année de mai à septembre, avec visites libres ou guidées, scénographie et animations estivales. Le château figure à l'inventaire des monuments historiques depuis le 6 mars 1998. Il fait également partie de la Route des Seigneurs du Rouergue, un parcours touristique réunissant vingt-trois châteaux de l'Aveyron. La visite offre une vue remarquable sur le Tarn depuis la terrasse du donjon et permet d'observer la tour et le piton rocheux ainsi que les aménagements au pied du rocher. Pendant plusieurs siècles, la seigneurie fut partagée en coseigneurie entre de nombreuses familles féodales — parmi lesquelles Creyssel, Sévérac, Ricard, de Guitard, Brunel, Puel et Pelamourgue — et connut de fréquents changements de main. En 1589, la coseigneurie entra dans le domaine des rois de France.