Origine et histoire du Château de Pierre II
Le château de Pierre II est un ancien château fort du début du XIe siècle, situé à Guingamp (Côtes‑d'Armor), élevé sur ordre de Pierre II dit le Simple. Installé sur une hauteur, il domine la vallée et la rivière du Trieux. Occupé jusqu'au XXe siècle par une école primaire, le site a fait l'objet de fouilles archéologiques en 2005 qui ont révélé une part importante de l'histoire locale. Les vestiges ont été inscrits au titre des monuments historiques en 1926. La motte d'origine, dite motte au Comte, élevée vers le XIe siècle et mesurant environ trente mètres de diamètre, fut rasée au XIIe siècle sur ordre des Plantagenêt puis remplacée par une fortification polygonale en pierre. Cette structure a perduré jusqu'à la fin du XIVe siècle, lorsque le duc de Bretagne Jean V ordonna sa destruction, suivie de l'érection d'une nouvelle construction médiévale sur ordre de Pierre II de Bretagne. Le château faisait partie de la ceinture défensive de la ville : des remparts, construits en 1446 par Jean de Beuves pour Pierre II, délimitaient alors l'enceinte urbaine. À l'achèvement des fortifications en 1456, la ville comprenait, parmi ses éléments défensifs, des tours — notamment Toulquéllénic, Traou‑Zach, Saint‑Sauveur, Luduec, La Fontaine et Champ du Roy au Mauroy — des portes d'accès telles que Quincy, Locmikaël, Tréguier, Montbareil et Porte de Rennes, ainsi que deux poternes nommées Quincy et Saint‑Jacques, cette dernière servant de barbacane à l'est. Au XVe siècle la forteresse d'artillerie prit la forme d'un plan carré de 36 mètres de côté. Aujourd'hui ne subsistent que trois tours visibles, chacune d'un diamètre de 13,50 m et d'une hauteur de 20 m, ainsi que des sections de courtines et d'autres vestiges des remparts. Le démantèlement de l'édifice fut ordonné par Louis XIII en 1626, en représailles à la révolte de César de Vendôme, seigneur de Guingamp à l'époque. Après des diagnostics en 2002 et des fouilles préventives menées en 2005 par l'INRAP, la ville de Guingamp s'est engagée dans un projet de valorisation du site. Le départ des établissements scolaires dans les années 1990 a permis le dégagement du site : le château a été nettoyé en 2004 et la suppression de bâtiments modernes — dont un bâtiment central daté de 1834–1840 ayant abrité la communauté des Sœurs de la Sagesse et les vestiges de l'école de filles — a rendu possibles les premières interventions archéologiques. Un projet présenté en 2013 par le cabinet Deverney propose de redécouvrir le château pour les habitants par la création de cheminements piétons, la suppression de constructions récentes comme la Croix d'Or et la pose de palissades en bois restituant visuellement les limites de l'enceinte d'origine. Quatre phases de travaux ont été programmées pour restaurer le site et en faciliter l'accès : elles prévoient nivellements et aménagements paysagers, consolidation et nettoyage des parements, restauration des tours, pose d'éléments de sécurité et d'accès, réalisation d'un glacis végétal, réfection des stationnements et pose de mobilier et signalétique.