Château de Pierre-Percée en Meurthe-et-Moselle

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château fort

Château de Pierre-Percée

  • D182
  • 54540 Pierre-Percée
Château de Pierre-Percée
Château de Pierre-Percée
Château de Pierre-Percée
Château de Pierre-Percée
Château de Pierre-Percée
Château de Pierre-Percée
Château de Pierre-Percée
Château de Pierre-Percée
Château de Pierre-Percée
Crédit photo : Ji-Elle - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat

Période

1er quart XIIe siècle

Patrimoine classé

Les ruines du château (cad. AB 1) : classement par arrêté du 21 septembre 1981

Origine et histoire du Château de Pierre-Percée

Le château de Pierre‑Percée, autrefois appelé château de Langenstein, est une forteresse médiévale aujourd’hui en ruines, dont les vestiges se dressent sur la commune de Pierre‑Percée, à 10 kilomètres à l’est de Badonviller, en Meurthe‑et‑Moselle. Classé au titre des monuments historiques depuis le 21 septembre 1981, il a été bâti au Moyen Âge. Implanté à 495 mètres d’altitude, il occupe une barre rocheuse de grès à poudingue longue de plus de 120 mètres et haute d’environ 12 mètres, orientée est‑nord‑est — ouest‑sud‑ouest. La basse‑cour s’étendait du côté nord‑ouest, le moins abrupt de la pente, et un petit village avec église s’est édifié en contrebas en réutilisant des pierres du château. Au pied de la montagne, la création au XXe siècle du lac de Pierre‑Percée a renforcé le pittoresque du site. Une chronique rédigée vers 1140 atteste l’existence d’une construction castrale liée à Albertum de Longuicastro, noble du milieu du XIe siècle : Longuicastro serait la latinisation de Langenstein, « la longue pierre ». Albertum (ou Adalbert), cadet des comtes d’Alsace et nommé duc de Lorraine par l’empereur Henri III, est probablement l’initiateur de la forteresse qui porte son nom ; il fut tué le 11 novembre 1048 à la bataille de Thuin. La famille conserva toutefois le titre de comtes de Langenstein au moins jusqu’en 1150, la succession passant notamment par Mathilde, épouse de Folmar IV de Metz, et leur fils Godefroy. Vers 1135, l’évêque de Metz Étienne de Bar assiégea le château et fit établir trois fortifications aux alentours ; malgré ces mesures, la garnison ne se rendit qu’après un siège d’une année. La tradition attribue à Agnès, veuve d’un comte de Langenstein, le creusement avant 1138 d’un puits d’environ 100 pieds (33 mètres) au sud‑ouest du rocher ; seule la partie supérieure, de 2,20 mètres de diamètre, est encore visible. Agnès épousa ensuite Hermann II, comte de Salm, et le domaine passa sous l’influence de la maison de Salm, qui comprenait notamment Badonviller et Blâmont. Hermann II trouva la mort au combat vers 1134 et le château fut pris par l’évêque de Metz ; la succession conduisit Henri Ier à hériter du comté après la disparition d’Hermann III. Une chapelle est mentionnée dans un texte daté entre 1228 et 1244 lors d’une donation à l’abbaye Saint‑Sauveur voisine. Pour faire face à des difficultés financières, le comte Henri IV vendit avant 1258 le château ainsi que celui de Salm à l’évêque Jacques de Metz, avant de les reprendre ensuite en fiefs. N’étant plus la résidence principale des comtes, le château fut confié à des officiers (cellérier, capitaine, prévôt) et servi parfois de gage lors d’emprunts. Les comptes font état de réparations régulières entre 1564 et 1634, portant sur charpentes, toitures et maçonneries, souvent entreprises alors que certaines parties étaient déjà effondrées. En 1587 la garnison fut renforcée et des travaux défensifs et d’amélioration furent réalisés : remise en état de la basse‑cour, des toitures et de la citerne, entretien du pont‑levis, consolidation de la tour de guet et des corps de garde, aménagement d’une canonnière et révision des arquebuses par un maître arquebusier de Badonviller. Au cours de la guerre de Trente Ans, le château et le hameau à ses pieds furent détruits, notamment lors du siège de 1636 mené par les troupes de Bernard de Saxe‑Weimar contre les impériaux. Pierre‑Percée ne fut pas reconstruit et ses pierres furent recyclées pour des constructions locales. De l’imposante forteresse subsistent aujourd’hui quelques murs à l’extrémité ouest‑sud‑ouest et une tour‑donjon de plan carré de 8 × 8 m qui s’élève encore sur 13 mètres ; cette tour, réalisée en bel appareil et percée d’un fenestron de style roman, est attribuée au XIIe siècle. Le site appartient à l’Office national des forêts, qui en assure l’entretien.

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