Château de Pierreclos en Saône-et-Loire

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château fort

Château de Pierreclos

  • 1048 Le Château 
  • 71960 Pierreclos
Château de Pierreclos
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Château de Pierreclos
Crédit photo : Yelkrokoyade - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Patrimoine classé

Porche d'entrée ; façades et toitures du château, y compris celles du donjon et des tours sud et est ; portail avec les deux pavillons ; soubassement des murs de terrasse et d'enceinte ; escalier à vis suspendu et escalier à vis du corps de logis principal ; les deux cheminées des cuisines du rez-de-chaussée ; chambre de Laurence avec son parquet ; salle des Gardes au premier étage avec sa cheminée et son plafond à la française ; parties restantes de la chapelle (cad. B 257, 263) : inscription par arrêté du 21 décembre 1984

Origine et histoire du Château de Pierreclos

Le château de Pierreclos se trouve sur la commune de Pierreclos en Saône-et-Loire, au sud de la Bourgogne historique devenue Bourgogne-Franche-Comté, à une quinzaine de kilomètres à l'ouest de Mâcon et tout près de la roche de Solutré et de l'abbaye de Cluny. Il occupe la pointe sud d'une butte rocheuse dominant de vingt mètres la vallée de la Petite Grosne et les vignobles environnants. Aujourd'hui, le site accueille un domaine viticole certifié en agriculture biologique, des mariages et réceptions, des chambres d'hôtes, des visites historiques et une boutique de produits régionaux. Le château fait partie des quatorze lieux d'exception réunis depuis une vingtaine d'années au sein de « La Route des châteaux en Bourgogne du Sud ».

Protégé au titre des monuments historiques depuis le 21 décembre 1984, il a été inscrit pour des éléments précis : le porche d'entrée, les façades et toitures du château y compris celles du donjon et des tours sud et est, le portail avec ses deux pavillons, le soubassement des murs de terrasse et d'enceinte, l'escalier à vis suspendu et l'escalier à vis du corps de logis principal, les deux cheminées des cuisines du rez-de-chaussée, la chambre dite de Laurence avec son parquet, la salle des Gardes au premier étage avec sa cheminée et son plafond à la française, ainsi que les parties subsistantes de la chapelle.

L'accès se fait au bout d'une allée pavée en hérisson par une grille flanquée de deux petits pavillons coiffés de toits à l'impériale ; une avant-cour est séparée de la cour intérieure par un passage voûté percé d'une porte en plein cintre en bossage surmontée des armoiries des Michon. Des bâtiments en équerre entourent la cour ; au sud-est se dresse une haute tour carrée, couronnée par les consoles d'un chemin de ronde ou d'anciens hourds, et couverte d'un toit en pavillon à égout retroussé. Contre cette tour s'appuie un bâtiment rectangulaire orienté nord-sud qui intègre sur sa façade occidentale une tour carrée dans l'œuvre et qui est flanqué, à l'angle nord-ouest, d'une grande tour carrée cantonnée d'échauguettes rondes sur culots, ces dernières ayant été construites au XIXe siècle et coiffées d'un toit en pavillon. Le corps de logis principal, en retour d'équerre vers l'est, comporte deux étages et des couvertures fortement remaniées ; un bâtiment inachevé s'adosse contre lui au nord. Dans l'angle formé par ces constructions se trouve un escalier intérieur à vis suspendu dont les paliers sont couverts de voûtes d'arêtes retombant sur des piliers d'ordre toscan. Des communs et les restes d'une ancienne église de la seconde moitié du XIIe siècle, dont subsistent uniquement le clocher et le chœur, complètent l'ensemble. Le château est une propriété privée ouverte au public.

Les origines du site sont anciennes : la villa de Pierreclos apparaît dans les chartes de Cluny datées des années 887-926 et une chapelle y est mentionnée dès le milieu du Xe siècle, le terme « chapelle » laissant place à celui d'« église » à partir de 996, ce qui situe cette construction avant l'édification du château et la rattache au mouvement de construction d'églises des années 980-1040 relevé par Christian Sapin et Alain Guerreau. Au XIe siècle, le comte de Mâcon voit son pouvoir contesté par de grandes familles locales — Brancion, Beaujeu, Berzé et Bagé — tandis que les abbayes de Cluny et de Tournus et les chanoines de la cathédrale de Mâcon détiennent de nombreux biens ; de nombreux alleux du Mâconnais passent progressivement dans la mouvance des grands seigneurs entre 1200 et 1230. Selon Hervé Mouillebouche, le château serait issu de la fortification d'un enclos ecclésial préexistant, hypothèse étayée par la configuration du site, son statut paroissial et l'antériorité de la chapelle ; il propose pour l'origine de la tour soit une construction élevée par l'évêque ou les chanoines dans un angle du cimetière, qui serait passée aux Berzé en 1282, soit une tour construite directement par les Berzé pour contester les droits des chanoines de Mâcon.

Le plus ancien seigneur connu est Étienne de Berzé, qui reprend le château avec l'accord de son frère Hugues de Berzé. À partir de 1366 le fief passe à Guy Chevrier, puis à Louis de Savoie, prince de Morée, qui donne le château à Ymbaud de Bletterans par acte du 1er juillet 1403 ; en 1422 les Armagnacs s'en emparent temporairement avant qu'il ne soit rendu aux de Bletterans, et à la mort d'Ymbaud en 1429 son frère Pernet lui succède. La seigneurie entre ensuite dans la maison de Rougemont par le mariage en 1434 de Catherine de Bletterans avec Humbert de Rougemont, et le château subit en 1437 les pillages des Écorcheurs. Philibert de Rougemont voit le château envahi et partiellement brûlé par les troupes de Louis XI en 1471 ; son fils Gaspard puis son petit-fils Antoine assurent la continuité de la seigneurie, qui connaît de nouveaux assauts au XVIe siècle lors des guerres de Religion : en 1562 le château est assiégé et pillé par les protestants maîtres de Mâcon, et l'église en sort ruinée. La succession se poursuit au sein des Rougemont jusqu'à Hugues de Rougemont, dont la veuve Isabelle d'Albon doit céder le fief en 1671 en raison de difficultés financières.

Le domaine passe alors, après un intermède entre les mains d'un marchand lyonnais en 1664, à Jean-Baptiste Michon en 1665, dont l'écu daté de 1665 figure sur le portail d'entrée ; il entreprend d'importants travaux et décède en 1717. Ses fils étendent la seigneurie en acquérant plusieurs fiefs et baronnies, et la famille Michon reste propriétaire jusqu'à l'époque révolutionnaire. Jean-Baptiste Michon, trésorier de France, est présenté comme un personnage rude et autoritaire dans les Mémoires d'Alphonse de Lamartine, ce qui peut expliquer l'ampleur des attaques populaires durant la Révolution : pendant la Grande Peur de juillet 1789 le château est pris d'assaut trois jours de suite et fortement endommagé, et les inventaires du mobilier antérieur et postérieur à ces événements témoignent de l'étendue des biens et des dégâts. En juillet 1790, le seigneur doit remettre à la municipalité une artillerie qu'il avait armée, et en 1793 Jean-Baptiste Michon est arrêté comme suspect et emprisonné, tandis que les domaines familiaux sont vendus à partir de 1817 au profit des créanciers après la mort de son fils émigré.

Le château est acquis le 1er août 1829 par Jacques Chaland de Saint-Chamond, et ses descendants conservent la propriété jusqu'en 1909 ; par la suite le domaine appartient aux Darnat, puis à M. Fouilloux, qui y accueille des colonies de vacances d'Aubervilliers jusque dans les années 1970. Depuis 1989 la famille Pidault est propriétaire, a restauré le château et l'a rendu visitable, recevant notamment 20 000 visiteurs en 1990, 30 000 en 1991, 20 000 en 2016 et 14 000 en 2017. Les armoiries associées au site comprennent les blasons suivants : Savoie-Piémont « de gueules à la croix d'argent brisé d'un lambel d'azur en chef », Bletterens « de gueules à trois molettes d'or », Rougemont (branche de Pierreclos) « de gueules au lion d'or, armé, lampassé et vilené d'azur » et Michon « d'azur à un losange d'or accompagné de trois besans d'argent, deux en chef et un en pointe ».

Devenir actuel

Le château est une propriété privée. Il est ouvert au public.

Liens externes