Origine et histoire du Château de Pimpéan
Le château de Pimpéan est situé à Grézillé, dans le département de Maine-et-Loire. Le site conserve des vestiges d’un château du XVe siècle : la chapelle, le cellier, les anciennes écuries et l’enceinte fortifiée. Sur cet emplacement, un château à quatre corps de logis a été édifié dans la seconde moitié du XVIIe siècle. Selon Célestin Port, le nom du domaine, mentionné sous la forme « le Pin Payen » en 1435, pourrait dériver de Péan du Pin (Paganus de Pinu), cité dans les chartes du Vieil-Baugé au XIIe siècle. La suzeraineté du lieu appartenait au baron de Trèves. En 1429 Macé de Tessé de Chandemanche céda la seigneurie à Jean Galardin et sa femme Marie de Charnières, qui la transmirent à Jean de Brézé ; ce dernier vendit en 1435 à Bertrand de Beauvau (1382-1474). Bertrand de Beauvau, grand bâtisseur, fit édifier un château sur le site et accroître la seigneurie en 1443 par l’acquisition des terres des Forges et des Clavières, acquisition confirmée par le roi René en 1461, lequel autorisa l’érection des fourches patibulaires en 1463. La seigneurie passa ensuite par succession : Bertrand, puis son fils Antoine, Louis, René et André de Beauvau-Pimpéan. André, qui acquit la terre de Cholet en 1578 et épousa Philippe de Naillac (d. 1603), accueillit Bussy d’Amboise au château ; condamné pour avoir tué un recors (un auxiliaire du sergent de justice), il fut jugé aux Grands Jours de Poitiers en septembre 1579, exécuté à Poitiers et sa tête exposée au pilori d’Angers. En 1582 les seigneuries de Pimpéan et de Cholet se trouvèrent aux mains de Philippe de Naillac, épouse de Claude III Barjot ; en 1588 la terre passa à leurs enfants Léonor Ier Barjot et Renée-Gabrielle de Beauvau-Pimpéan. Leur fils Léonor II Barjot († 1644) fut le père de René Barjot de Moussy († 1677). Après une longue contestation successorale, le partage de 1669 attribua la Jumellière et Chaudefonds à René Barjot (1631-1677), Cholet à René François de Broon (1642-1701) et Pimpéan à Henri-René Robin de La Tremblaye. Henri-René Robin de La Tremblaye, héritier par sa mère Renée-Eléonore Barjot, fit en 1690 l’aveu de Pimpéan, Grézillé, Alligny, le Grollay (à Grézillé), Clervaux (probablement à Juigné) et la Bournée (à Louresse) au baron de Trèves ; au début du XVIIIe siècle il fut fait marquis d’Alligny, Pimpéan faisant alors partie du marquisat. Il fut suivi par son fils Amable Robin (1680-1747), grand-sénéchal d’Anjou, puis par Claude-René Robin. Le 17 octobre 1754 Claude-René Robin de La Tremblaye, marquis d’Alligny, vendit ses terres à Pierre de la Lande-Guyon, riche créole de Saint-Domingue et conseiller du roi ; la veuve Jeanne de la Lande revendit le domaine le 21 ventôse an XI (12 mars 1803) à Thomas Gendron († 7 août 1833). L’édifice a été classé et inscrit au titre des monuments historiques en 1959.